Après des années de discussions et de projets, la Fédération congolaise de Golf (FC GOLF) a été officiellement lancé, le mercredi 4 juin 2025, marquant le début d’une nouvelle ère pour ce sport traditionnellement perçu comme réservé à une élite.
La cérémonie d’inauguration, présidée par le ministre de la Communication et des Médias Patrick Muyaya, s’est tenue au Cercle de Kinshasa et a réuni de nombreux acteurs du monde sportif, des médias, des institutions étatiques ainsi que les clubs de golf de Lubumbashi et de Kinshasa, désormais unis sous une même bannière nationale.
Un lancement placé sous le signe de la communication
Patrick Muyaya, désigné président d’honneur pour l’occasion, a insisté sur l’importance d’une campagne médiatique ambitieuse afin de changer l’image du golf dans la société congolaise.
Pour lui, il ne s’agit pas simplement d’ajouter un nouveau sport à la palette existante, mais de montrer que le golf peut s’adresser à tous, quel que soit l’âge ou le milieu social.
Il a rappelé que suivre la trajectoire d’une petite balle blanche enseigne des leçons de patience, d’humilité et de persévérance, des valeurs universelles qui traversent toutes les catégories sociales.
Afin de toucher toutes les couches de la population, Patrick Muyaya a souligné la nécessité d’animer des sessions d’initiation dans les écoles, d’organiser des interviews et des reportages dans les médias, ainsi que d’utiliser efficacement les réseaux sociaux pour inviter chacun à découvrir ce sport.
Cette approche doit servir à démontrer que, même si un investissement initial est requis pour l’équipement et la formation, le golf reste un loisir accessible à toute personne prête à s’engager.
Briser le mythe du « sport des privilégiés »
Au cours de la cérémonie, Patrick Muyaya a également souligné l’impact économique du golf.
Chaque année, cette discipline attire des milliers de touristes et génère des retombées financières significatives pour les pays qui investissent dans leurs infrastructures. Il a rappelé que la RDC, riche de ses paysages uniques, surtout à l’Est, pouvait tirer parti de cette dynamique mondiale.
En faisant du golf un vecteur de développement touristique, la Fédération entend encourager la construction ou la réhabilitation de parcours qui, en plus de servir la population locale, attireront des visiteurs étrangers.
Ces derniers participeront non seulement à la vie économique des régions concernées, mais contribueront également à valoriser le patrimoine naturel et culturel du pays.
Former des talents et étendre la pratique
« Notre première ambition est de détecter et de former de jeunes golfeurs capables de représenter la RDC sur la scène internationale », a affirmé Beston Tshinsele, président de la nouvelle fédération.
Pour cela, la FCGOLF concentrera d’abord ses efforts sur la réactivation des clubs de Likasi et de Kolwezi, deux centres minières disposant déjà de terrains de golf, mais qui n’ont pas été exploités depuis plusieurs années.
Des sessions d’initiation gratuites seront ainsi organisées dans chaque club existant afin d’offrir aux jeunes passionnés leur première expérience. Dans la continuité de cette démarche, un programme de formation d’encadreurs et d’arbitres sera mis en place afin d’assurer la qualité et la crédibilité des compétitions à venir.
Parallèlement, la Fédération prévoit d’étendre progressivement la discipline à d’autres provinces, en particulier dans l’Est où les paysages sont propices au tourisme sportif. Cette extension vise non seulement à diversifier l’offre sportive, mais aussi à offrir aux jeunes de ces régions un moyen d’expression et d’insertion sociale.
Un soutien institutionnel et international
Aux côtés des responsables de la FCGOLF, Body Ilunga, secrétaire général au Sport et représentant du ministère des Sports, a rappelé que la fédération dispose désormais de tous les agréments administratifs nécessaires pour fonctionner pleinement.
Il a précisé que le ministère accompagnerait le golf tant sur le plan réglementaire que logistique, ouvrant la porte à un partenariat avec la Fédération internationale de Golf (IGF).
Cet appui international permettra d’organiser des formations spécialisées pour les entraîneurs, d’établir des compétitions homologuées selon les standards mondiaux et d’accéder à des financements pour améliorer et développer les parcours existants.
Grâce à ce soutien, la RDC pourra espérer accueillir prochainement des événements internationaux, attirant des visiteurs, des investisseurs et des experts du golf venus du monde entier, renforçant ainsi son image et ses capacités d’accueil.
Organiser l’avenir : bureau exécutif et feuille de route
Pour piloter le développement de la discipline, la FCGOLF s’est dotée d’un bureau exécutif chargé de tracer la feuille de route. Beston Tshinsele occupe la présidence et veillera à la coordination globale des projets.
À ses côtés, Jean-Claude Kunda assurera, en tant que premier vice-président, la supervision de la découverte et de la formation des jeunes golfeurs.
Jean-Sylvere Duga, deuxième vice-président, sera responsable de la communication et des relations avec les médias, tandis que Steve Lusinde, troisième vice-président, coordonnera les partenariats internationaux et le lien avec l’instance mondiale de golf.
Dans les prochains mois, ce bureau planifiera la première compétition nationale réunissant tous les clubs congolais et lancera un circuit amateur destiné à populariser le golf auprès d’un public plus large.
L’objectif est de consolider la gouvernance, garantir la transparence dans la gestion et poser les bases d’un golf congolais capable de concurrencer sur la scène africaine et mondiale.
Un tournant historique pour le paysage sportif congolais
La création de la Fédération congolaise de Golf représente un tournant historique pour une discipline longtemps perçue comme élitiste. Pour la première fois, ce sport bénéficie d’une structure solide, d’un soutien gouvernemental affirmé et d’une reconnaissance internationale.
En multipliant les initiatives d’initiation dans les écoles, en instituant des bourses pour les jeunes méritants et en facilitant la construction ou la réhabilitation de parcours, la FCGOLF entend faire du golf un moteur d’insertion sociale et de développement local.
À terme, la RDC aspire à voir naître une nouvelle génération de golfeurs congolais capables de rivaliser sur la scène continentale et mondiale, tout en démontrant que ce sport peut être un puissant vecteur de cohésion, d’humilité et de dépassement de soi.
Lydia Mangala