Le Système des Nations Unies en République Démocratique du Congo (SNU-RDC) a célébré, ce jeudi 30 octobre 2025 au Chapiteau du Centre Culturel Boboto, la commémoration du 80ᵉ anniversaire de l’Organisation des Nations Unies.
Placée sous le thème « 80 ans d’engagement pour la paix, les droits humains et le développement en RDC », la cérémonie a réuni des membres du gouvernement, des diplomates, des représentants des agences onusiennes, ainsi que des acteurs de la société civile.

Représentant le Gouvernement, le Ministre d’État, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, Guylain Nyembo, a salué le rôle historique de l’ONU dans la consolidation de la paix et la promotion du développement durable en RDC.
« Malgré les défis sécuritaires persistants, la RDC poursuit, sous le leadership du Président Félix Tshisekedi, ses efforts pour consolider la paix, renforcer la gouvernance et accélérer le développement durable », a déclaré Guylain Nyembo.
Une commémoration entre mémoire, engagement et perspectives
Dans son allocution, le Coordonnateur résident et humanitaire du Système des Nations Unies en RDC, Patrice Vahard, a rappelé que l’ONU, fondée le 24 octobre 1945, reste avant tout une promesse vivante faite aux peuples, celle de bâtir un monde plus juste et plus solidaire.
« L’ONU est plus qu’une institution. C’est une promesse vivante, qui transcende les frontières, jette des ponts entre les continents et constitue une source d’inspiration pour toutes les générations », a cité Patrice Vahard, reprenant les mots du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.
Il a souligné que la célébration des 80 ans offre un moment de rétrospective et de projection. D’une part, elle permet de revisiter les actions conjointes menées entre la RDC et le SNU, notamment dans le domaine de la gouvernance, de la santé et de la résilience communautaire, et d’autre part, d’ouvrir une réflexion sur les nouvelles orientations stratégiques du partenariat onusien avec le pays.
Depuis janvier 2025, la coopération entre la RDC et le Système des Nations Unies s’inscrit dans le Cadre de Coopération pour le Développement Durable 2025–2029, un document stratégique qui constitue la boussole commune pour accompagner la mise en œuvre du Programme National Stratégique de Développement (PNSD) et de l’Agenda 2030.
Ce cadre repose sur quatre piliers fondamentaux notamment une croissance plus inclusive et durable, une gouvernance plus juste et protectrice, un accès équitable aux services sociaux et à la protection sociale ainsi qu’une gestion responsable des ressources naturelles au bénéfice des générations futures.
« Notre ambition est claire : aller plus loin, plus vite et plus fort, en mobilisant les expertises, en renforçant les synergies entre les agences, et surtout, en plaçant les populations au cœur de notre action », a souligné Patrice Vahard.
Un panel d’échanges sur la gouvernance, la paix et les droits humains

Cette journée de commémoration a été marquée par le panel de discussion intitulé « Gouvernance, paix et droits humains : rétrospectives et perspectives pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable en RDC », qui a permis d’examiner les défis et les avancées enregistrés dans ces domaines clés.
Modeste Kakanda, Coordonnateur national de l’Observatoire Congolais des ODD, a présenté les principales réformes engagées par le Gouvernement, notamment dans les secteurs de la gouvernance, de la justice et de la sécurité. Il a évoqué le renforcement des institutions, la décentralisation et la lutte contre la corruption comme leviers essentiels pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD).
« Les politiques publiques doivent rester alignées sur les ODD et garantir l’inclusion de tous, surtout des jeunes et des femmes », a insisté Modeste Kakanda.

De son côté, Nathalie Kambala Luse, Coordonnatrice nationale de l’ONG Femmes Main dans la Main pour le Développement Intégral (FMMDI), a mis en lumière le rôle central de la société civile dans la promotion de la paix et des droits humains.
« Nous sommes les sentinelles du changement et les gardiennes de la paix. La société civile doit rester indépendante, proactive et engagée dans la défense des droits fondamentaux », a-t-elle plaidé.
Elle a également dénoncé les obstacles auxquels font face les acteurs civiques, faible accès au financement, instrumentalisation politique et déficit d’information avant d’appeler à une meilleure inclusion des femmes et des jeunes dans les espaces décisionnels.
Enfin, Emmanuel Jidisa, représentant des personnes atteintes d’albinisme et membre actif des organisations pour les personnes handicapées, a abordé la question de l’inclusion et du leadership des jeunes et des personnes vivant avec handicap dans les processus de gouvernance et de paix.
« La participation n’est pas une faveur, c’est un droit. Quand chacun trouve sa place, le monde avance », a-t-il affirmé avec conviction.
Il a insisté sur la nécessité de lever les barrières structurelles et culturelles à la participation, notamment les préjugés, l’inaccessibilité des infrastructures et le manque d’opportunités professionnelles pour les jeunes en situation de handicap.
Un engagement collectif pour la RDC de demain
La commémoration des 80 ans de l’ONU a ainsi servi de tribune d’engagement collectif, rappelant que les trois piliers, paix, droits humains et développement, restent indissociables dans la marche de la RDC vers la prospérité.
Patrice Vahard a conclu son discours en rendant hommage à la résilience du peuple congolais, saluant au passage l’engagement du Gouvernement, la fidélité des partenaires techniques et financiers, et le dynamisme de la société civile.
« Nous avons aujourd’hui les outils, les partenaires et la vision. Ce qu’il nous faut désormais, c’est l’engagement collectif, la volonté politique et la mobilisation citoyenne », a-t-il exhorté.
Il sied de noter qu’en marge de cette célébration, plusieurs stands d’exposition ont été installés sur le site par diverses agences onusiennes, notamment l’UNFPA, l’UNESCO, l’UNICEF, la FAO, ainsi que d’autres institutions spécialisées, permettant au public de découvrir la richesse et la diversité des interventions de l’ONU en RDC.
Lydia Mangala


