Lors de la Conférence du Réseau des Points Focaux Femme, Paix et Sécurité, Anny Tenga Modi a livré une analyse approfondie de la situation politique et sécuritaire en République Démocratique du Congo, en mettant en lumière ses conséquences sur les femmes et les filles.
La conjoncture actuelle, marquée par des violences armées, des tensions politiques et des conflits liés aux ressources naturelles, touche de plein fouet les populations civiles, en particulier les femmes, premières victimes de l’instabilité.
Les violences sexuelles restent une arme de guerre largement utilisée, générant des traumatismes physiques et psychologiques durables.
À cela s’ajoutent l’augmentation de la pauvreté, la précarité économique des femmes, l’accès limité aux ressources essentielles, ainsi que le recul de l’éducation, les filles étant souvent contraintes de quitter l’école pour contribuer aux besoins familiaux ou fuir l’insécurité.
Des femmes à placer au cœur des solutions de paix
Anny Tenga Modi a insisté sur les opportunités à saisir pour renforcer le rôle des femmes en tant qu’artisanes de paix.
Elle a souligné l’importance de leur participation active aux dialogues communautaires et nationaux, affirmant que leur implication rend les processus de paix plus représentatifs et durables.
Elle a mis en avant le renforcement de leurs compétences en matière de médiation, de leadership et de gouvernance, ainsi que le rôle stratégique des réseaux féminins comme la Synergie des femmes pour la paix et la sécurité ou le Consortium de solidarité humanitaire RDC.
Elle a également appelé à promouvoir l’éducation, à utiliser les médias et les technologies comme leviers de transformation, et à encourager une masculinité positive en intégrant les hommes dans la mise en œuvre de l’agenda Femme, Paix et Sécurité.
Contre les violences, une réponse collective et structurelle
Concernant la lutte contre les violences basées sur le genre, elle a plaidé pour une responsabilisation accrue des institutions et des communautés.
Pour elle, il est urgent de renforcer la sensibilisation sur les droits des femmes et les conséquences des VBG, d’améliorer l’accès à la justice pour les survivantes, de former les acteurs locaux, et d’instaurer des mécanismes sûrs et efficaces de signalement et de prise en charge.
Anny Tenga Modi a conclu en rappelant que la paix durable en RDC ne pourra se construire sans une approche inclusive, dans laquelle les femmes ne sont pas seulement considérées comme des victimes, mais comme des actrices centrales du changement.
Lydia Mangala


