L’association Dynamique Femme UNIKIN, présidée par Bienheureuse Exaucée Mufwansoni, a organisé, le vendredi 31 octobre 2025 à la salle Monekosso de l’Université de Kinshasa, une grande conférence sous le thème : « Construire son identité de leader : le parcours d’une étudiante ».
Placée sous le mot d’ordre « Leadership au féminin : oser briller », cette rencontre s’est inscrite dans la continuité des initiatives visant à promouvoir l’autonomisation des jeunes femmes et leur participation active à la transformation de la société congolaise.
Cette rencontre a réuni plusieurs figures inspirantes du monde académique, juridique, entrepreneurial et social.
Une vision d’autonomisation portée par les jeunes femmes
D’entrée de jeu, la présidente de la Dynamique Femme UNIKIN a expliqué la raison d’être de cette structure lancée en 2024.
« Notre organisation est née du désir de donner aux jeunes femmes un espace d’expression, d’éveil et d’action, afin qu’elles deviennent des sources d’inspiration dans leurs milieux respectifs », a déclaré Bienheureuse Exaucée Mufwansoni.

Elle a rappelé que la Dynamique Femme UNIKIN vise avant tout à transformer les étudiantes en actrices de changement, capables d’impacter positivement leur environnement.
Femmes et leadership : comprendre, inspirer et agir
Le premier panel, consacré au leadership féminin et à l’engagement citoyen, a réuni deux intervenantes de haut niveau : Joëlle M. Kona, vice-présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), et Julie Nsuele Manika, entrepreneure et communicante, fondatrice de Success 360°.
Prenant la parole, Joëlle M. Kona a retracé les grandes étapes du combat pour l’égalité des genres, en rappelant les fondements des droits humains universels.
« Les droits de l’homme existent du fait que nous sommes humains, sans distinction de sexe, de race ou de religion », a expliqué l’avocate.

Elle a souligné que malgré les progrès enregistrés dans la législation, les inégalités persistent encore dans les faits :
« La femme reste la plus exposée aux violences, à la marginalisation et à la précarité sociale », a-t-elle déploré.
Pour la vice-présidente de la CNDH, il est urgent de renforcer l’éducation juridique et civique des jeunes femmes et de changer les mentalités à la base.
« L’inclusion doit se vivre d’abord entre femmes. Nous devons apprendre à nous soutenir mutuellement pour mieux défendre nos droits », a-t-elle affirmé.

Prenant le relais, Julie Nsuele Manika a partagé son expérience d’entrepreneure et de formatrice. Elle a insisté sur l’importance du mentorat et du réseautage professionnel comme leviers de réussite pour les jeunes femmes.
« Le leadership, c’est l’art de mobiliser et d’inspirer », a-t-elle affirmé.

« Le mentor n’est pas un sponsor, mais un guide qui vous accompagne dans votre parcours et vous aide à révéler votre potentiel », a-t-elle précisé.
Julie Nsuele a encouragé les étudiantes à cultiver la discipline, la patience et la persévérance :
« Le succès ne s’improvise pas, il se construit par l’effort, la constance et la foi en soi », a-t-elle ajouté.
Pour elle, le leadership féminin doit rimer avec solidarité et transmission :
« Le véritable leader prépare la relève et célèbre la réussite des autres », a-t-elle conclu.
Innovation sociale et engagement communautaire : agir pour transformer
Le second panel a mis en lumière l’innovation sociale et la responsabilité citoyenne à travers les interventions de Prisca Manyala, directrice de l’ONG Les Ailes du Cœur, et Marie-Jo Tshaykolo, manager de programme au Centre Carter.
S’exprimant la première, Prisca Manyala, ancienne coordonnatrice des étudiants de l’Université de Kinshasa, a témoigné de son parcours et de sa vision de l’innovation.
« Innover, ce n’est pas forcément inventer quelque chose de nouveau, c’est aussi faire différemment ce qui existe déjà », a-t-elle expliqué.

Elle a encouragé les jeunes femmes à oser entreprendre, à croire en leurs idées et à ne pas se laisser décourager par les échecs :
« L’échec fait partie du processus de réussite. L’important est de se relever et d’apprendre à chaque étape », a-t-elle déclaré.

Pour Prisca Manyala, le leadership féminin s’exprime d’abord dans la capacité à impacter son entourage.
« Chaque femme a une mission, un rôle à jouer dans la société. Il faut oser, agir et surtout garder son authenticité », a-t-elle affirmé.

Prenant la parole à son tour, Marie-Jo Tshaykolo a centré son intervention sur la participation communautaire et la gouvernance inclusive.
« Travailler avec une communauté, c’est avant tout savoir écouter », a-t-elle insisté.
Elle a expliqué que tout projet durable doit tenir compte du contexte local, des réalités culturelles et des priorités des bénéficiaires.
« Le respect des coutumes et la compréhension du bien-être collectif sont essentiels pour construire un changement durable », a-t-elle déclaré.

Marie-Jo Tshaykolo a également mis l’accent sur la notion de coresponsabilité sociale :
« Le développement n’est pas une affaire d’experts seulement. Il commence par des citoyens conscients et impliqués dans la vie de leur communauté », a-t-elle conclu.
Des voix masculines unies au message d’égalité
La conférence a aussi enregistré la participation d’invités masculins engagés pour la cause féminine, parmi lesquels Luc-David Ézéchiel Mbau Lwatengeta, doublement diplômé en droit et en électronique, et Don, représentant Élie Kumbi wa Kumbi, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur.
Ces derniers ont salué la pertinence du thème et encouragé les jeunes femmes à persévérer dans leurs ambitions.
« Je participe à ce type de forum pour mes filles », a confié monsieur Don.
« L’égalité des genres n’est pas une compétition, mais une collaboration pour un monde meilleur », a-t-il expliqué.
Une dynamique en marche
La conférence de la Dynamique Femme UNIKIN a marqué les esprits par la qualité de ses interventions, la pertinence de ses messages et la ferveur de son public.
Au-delà des mots, elle a incarné la promesse d’une nouvelle génération de femmes congolaises conscientes, audacieuses et engagées, prêtes à redéfinir les contours du leadership féminin en RDC.
Lydia Mangala


