La nouvelle grille tarifaire des transports en commun publiée par les autorités de Kinshasa le 7 janvier 2025 fait face à d’importants défis d’application. À peine quelques jours après sa mise en circulation, les prix des courses restent quasiment inchangés par rapport à ceux du dernier trimestre 2024, une période déjà marquée par des hausses excessives. Les usagers continuent d’affronter des tarifs exorbitants pour les taxis-bus, mini-bus et taxis-motos, exacerbés par des embouteillages monstres qui rendent le transport quotidien de plus en plus difficile.
De manière préoccupante, certains conducteurs passent jusqu’à cinq heures sur un trajet qui devrait normalement prendre trente minutes, ce qui affecte gravement leurs revenus et les oblige à recourir à des tarifs élevés.
L’inefficacité de l’État dans la régulation du transport est également un point crucial. Actuellement, la seule société de transport publique (TRANSCO), peine à desservir adéquatement la ville, laissant un vide que les transporteurs privés remplissent souvent en imposant leurs propres tarifs, sans égard pour la nouvelle réglementation. Miguens Nsonsa, président de l’Association des Chauffeurs du Congo, section Mitendi à Matadi-Kibala, appelle ainsi les autorités à mettre davantage de bus en circulation pour assurer le respect de la grille tarifaire.
En outre, l’absence de dialogue entre l’hôtel de ville, le ministère des Transports et les conducteurs complique la mise en œuvre de la nouvelle réglementation. Pour certains, l’ancien gouverneur savait négocier avec les chauffeurs, tandis que “le manque de communication actuel” laisse croire à un dysfonctionnement dans la gestion du secteur.
Les conséquences de cette situation se font sentir sur la population, qui peine à rejoindre son lieu de travail ou ses rendez-vous. Les coûts de transport ont triplé pour de nombreux usagers, qui doivent marcher sur de longues distances en raison de l’absence de moyens de transport adéquats. Les embouteillages et la qualité des routes aggravent cette condition, poussant les citoyens à débourser des sommes considérables pour accéder à des courses. Les images de personnes marchant des kilomètres, notamment pendant les heures de pointe, sont devenues courantes, illustrant ainsi l’urgence d’un changement.
Face à cette impasse, l’hôtel de ville doit intensifier le dialogue avec les transporteurs privés et renforcer les contrôles pour assurer le respect des tarifs. Il est également impératif de prendre des mesures concrètes pour améliorer les infrastructures routières de la ville, afin de faciliter un transport fluide et efficace. En somme, un effort collaboratif entre toutes les parties est essentiel pour que la nouvelle grille tarifaire remplisse son rôle. Sinon, les Kinois continueront d’endurer les frustrations d’un système de transport défaillant, affectant leur qualité de vie au quotidien.
Lydia Mangala


