Kinshasa, 5 octobre 2025, sous la présidence de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le gouvernement a tenu vendredi dernier sa 61ᵉ réunion hebdomadaire du Conseil des ministres. Une séance marquée par un satisfecit général sur la situation économique récente et par un appel pressant de la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, à transformer les efforts en résultats concrets.
Une monnaie nationale en nette appréciation
Dans son allocution d’ouverture, le Chef de l’État est revenu sur la récente performance de l’économie congolaise, saluant notamment l’appréciation significative du franc congolais face au dollar américain. Depuis le 19 septembre 2025, la monnaie nationale s’est renforcée de 9,1 % sur le marché interbancaire, traduisant selon le président les effets positifs d’une politique budgétaire et monétaire mieux coordonnée.
Félix Tshisekedi a félicité le gouvernement et la Banque centrale du Congo pour ces résultats « probants », tout en soulignant la nécessité de maintenir une discipline budgétaire rigoureuse. L’objectif : consolider la stabilisation économique, réduire les pressions inflationnistes et prévenir toute nouvelle dépréciation de la monnaie nationale.
Judith Suminwa veut transformer l’essai
S’inscrivant dans la dynamique tracée par le Chef de l’État, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a exhorté les membres de son équipe à accélérer le rythme et à produire des résultats concrets.
« Vous connaissez les défis, les attentes et les leviers d’action : il vous appartient désormais de produire des résultats plus visibles et plus tangibles », a-t-elle martelé.
Elle a rappelé que la priorité du gouvernement reste la concrétisation effective des politiques publiques et la réponse aux attentes des citoyens, conditions essentielles pour renforcer la confiance dans l’action de l’État.
Suivi rigoureux du Programme d’Actions du Gouvernement
Dans cette optique, la cheffe du gouvernement a évoqué le lancement du programme « Compact de Résilience », conçu pour accélérer les initiatives à impact immédiat sur la vie quotidienne des Congolais. Elle a précisé que le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) fait désormais l’objet d’un système d’évaluation trimestriel renforcé, tandis que les outils de suivi sont en cours de révision pour améliorer l’efficacité.
Judith Suminwa a également insisté sur l’importance d’un cadre législatif adapté, condition indispensable pour la réussite des projets inscrits dans le PAG. De nouvelles lois, tout comme la révision de textes existants, seront nécessaires pour accompagner ces réformes.
Itinérance au Kongo Central : impulser le développement des provinces
La cheffe du gouvernement est également revenue sur sa récente mission officielle dans la province du Kongo Central (29 septembre – 2 octobre), effectuée avec plusieurs parlementaires et membres du gouvernement. Cette visite s’inscrit dans le troisième pilier du PAG (2024-2028) consacré au développement équilibré des provinces.
Au programme : inspection des grands chantiers d’infrastructures, notamment le port en eau profonde de Banana à Moanda, la route Manterne-Singini (RN12), la boucle de Kisantu, ainsi que la relance des services portuaires à Boma. Elle a également abordé la réhabilitation de l’entreprise TRIOMF et d’autres projets structurants destinés à redynamiser l’économie provinciale.
Victimes de violences sexuelles : une priorité nationale
Enfin, la Première ministre a clôturé son intervention en évoquant sa visite de réconfort aux victimes de violences sexuelles à l’hôpital de Kintambo, effectuée le 2 octobre aux côtés du ministre de la Santé et de la duchesse Sophie d’Édimbourg, membre de la famille royale britannique.
Elle a rappelé l’engagement du gouvernement à assurer une prise en charge complète de ces victimes médicale, psychologique, juridique et socioéconomique et à œuvrer pour leur réintégration dans la société.
« La prise en charge des victimes de violences sexuelles demeure au cœur de l’action du gouvernement, qui n’entend pas transiger sur leur réinsertion », a-t-elle déclaré.
Les échanges ont également porté sur la situation sécuritaire dans l’Est du pays et la nécessité de restaurer la paix, condition essentielle à la protection des femmes.
Joséphine Mawete


