Le jeudi 27 février 2025, à Brazzaville, une délégation composée des représentants de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo a été reçue par le Président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, dans le cadre d’une démarche visant à promouvoir un pacte social pour la paix et le vivre-ensemble en RDC et dans la région des Grands Lacs.
Dans une atmosphère empreinte de solennité et d’espoir, la délégation, qui comprend des figures éminentes telles que Monseigneur Donatien N’Shole, Révérend Éric Nsenga, Révérend André-Gédéon Bokundoa, l’ancien sénateur Didier Mumengi et Monseigneur Fulgence Muteba, a présenté une initiative ambitieuse destinée à rassembler toutes les tendances confondues autour d’un dialogue national pour faire face à la crise sécuritaire qui sévit dans l’Est du pays.
Lors de cette rencontre, la délégation a souligné l’importance de l’engagement personnel du Président Denis Sassou N’Guesso dans la résolution des conflits qui minent l’intégrité territoriale de la RDC. L’initiative, conçue comme un processus de réconciliation et de renforcement du vivre-ensemble, s’inscrit dans une longue tradition de médiation africaine.
Les représentants des Églises catholique et protestante ont rappelé que, historiquement, le pays a su se rassembler lors des grands moments de crise pour rechercher la paix. À travers cette démarche, ils espèrent que l’expérience et le savoir-faire du Président, déjà éprouvés dans d’autres contextes de résolution des conflits sur le continent, pourront apporter un soutien déterminant à la recherche d’une solution pacifique pour l’Est de la RDC.
Cependant, la délégation a exposé la portée de son projet de « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs », qui vise à instaurer un dialogue inclusif entre tous les acteurs de la société, en particulier dans un contexte où la crise, alimentée par l’agression externe et l’expansion des groupes rebelles, divise profondément la nation.
Dans ce cadre, la coopération régionale et internationale apparaît comme une condition sine qua non pour parvenir à une paix durable. La visite à Brazzaville a ainsi été perçue comme une étape cruciale pour solliciter l’implication personnelle du Président du Congo, considéré comme un médiateur expérimenté dans la recherche de la réconciliation.
Les échanges se sont déroulés dans la résidence présidentielle du Plateau, où la délégation a présenté avec clarté et conviction les enjeux de l’initiative.
Les représentants des deux confessions ont mis en exergue l’importance de rassembler les forces vives du pays pour contrer la violence et instaurer un dialogue ouvert, indispensable pour surmonter la crise sécuritaire qui touche l’Est de la RDC. Ils ont également souligné la nécessité de transcender les divergences politiques et de placer la quête de la paix et de la cohésion sociale au centre des préoccupations nationales.
Toutefois, cette démarche se heurte à des critiques venant notamment du parti présidentiel, l’Union pour la démocratie et le progrès social, qui conteste l’initiative des Églises, arguant que celles-ci ne devraient pas s’immiscer dans les affaires politiques du pays. Malgré ce désaccord, la délégation de la CENCO et de l’ECC persiste dans son engagement, convaincue que le dialogue et la coopération interreligieuse peuvent constituer des leviers puissants pour un processus de paix inclusif.
En sollicitant l’implication personnelle du Chef de l’État congolais, Dénis Sassou et en appelant à une mobilisation collective pour la paix, cette initiative aspire à transcender les clivages et à instaurer un véritable pacte social pour la réconciliation et le vivre-ensemble dans toute la région.
Lydia Mangala


