L’affaire de l’Adjudant Sarah Ebabi, plus connue sous le nom de Mère Chef, continue de susciter de vives réactions dans l’opinion publique congolaise. Cette fois, c’est la voix d’Anny T. Modi, défenseure des droits humains et actrice de la société civile, qui s’élève pour dénoncer les zones d’ombre entourant cette détention.
Dans une analyse rendue publique, Mme Modi rappelle que les publications de la militaire sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok, ne datent pas d’hier et qu’aucune mesure disciplinaire ne lui avait été signifiée auparavant.
« Les comptes TikTok et autres réseaux existent depuis toujours et ses publications en tenue militaire ne sont pas nouvelles. Aucune mise en garde, aucun blâme ni reproche n’a été émis avant aujourd’hui », souligne-t-elle.
Selon elle, le projet de mariage de Sarah Ebabi pourrait avoir joué un rôle dans cette escalade inattendue.
« Aujourd’hui, elle est poursuivie pour un seul fait, et l’élément nouveau que nous décelons, c’est ce projet de mariage, qui semble avoir été la goutte d’eau ayant fait déborder le vase », note Mme Modi.
Refusant d’accuser la justice congolaise, la militante plaide toutefois pour une enquête approfondie sur de possibles instigateurs ou motivations personnelles derrière cette affaire.
« Pour être efficaces face à de tels faits, nous devons rechercher s’il existe un instigateur dans l’ombre, un tireur de ficelles, peut-être un harceleur ou une personne jalouse du projet de mariage », déclare-t-elle.
Anny T. Modi appelle ainsi à la collaboration de la concernée, de ses avocats et de toute personne détenant des informations utiles afin de faire la lumière sur ce qu’elle considère comme une situation « difficilement compréhensible » si elle vise uniquement à empêcher le mariage d’une femme militaire.
Cette prise de position s’ajoute à celles de plusieurs autres personnalités qui demandent que le dossier soit examiné dans le respect du droit, de la dignité humaine et des principes d’équité.
Joséphine Mawete


