La république démocratique du Congo peine à se relever suite aux multiples problèmes qu’elle fait face depuis plusieurs décennies. D’un côté, l’accroissement des violences terribles dans sa partie Est et dont les conséquences ne sont pas toujours pas satisfaisantes du point de vue sécuritaire mais aussi humanitaires, de l’autre côté, l’aspect économiques posé aussi problème surtout dans le volet de la mobilisation des recettes de l’État. Récemment invité à l’émission Fauteuil Blanc sur Télé 50, Jules Alingete Key, Chef de service à l’Inspection Générale des Finances (IGF) est revenu sur les conséquences néfastes de l’occupation des villes de Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu) par les rebelles de l’AFC/M23 appuyés par l’armée rwandaise.
À entendre le chef de service de l’IGF, la RDC perd 9% des recettes douanières mais aussi 3% des recettes mobilisées par la Direction générale des Impôts (DGI).
« Dans les villes occupées par l’armée rwandaise, en termes des recettes douanières, l’occupation de Goma et de Bukavu nous ont fait perdre 9% des recettes douanières, il faut prendre, nous sommes autour de 200 millions par mois parfois on va jusqu’à 250 millions que la douane mobilise, vous prenez 9% donc les estimations données par la douane nous sommes à 9% des recettes que nous perdons du faite de cette guerre à l’Est et du côté de la Direction Générale des Impôts (DGI) nous sommes à 3% des recettes que nous perdons », a révélé samedi 8 mars 2025 le Chef de Service de l’IGF.
Cependant, Jules Alingete s’est montré optimiste quant aux mécanismes mis en place par le gouvernement pour ne pas ressentir le choc dans la mobilisation des recettes dans le cadre du budget de l’année 2025.
« Tout cela, les mécanismes ont été mis en place pour que nous ne puissions pas vraiment ressentir le coût et je vous dis que la mobilisation des recettes de cette année en dépit de la guerre, nous allons dépasser toutes les années parce que les assignations seront certainement atteints et les effets des pertes que nous avons à l’Est seront compensées, nous allons même aller au-delà de ça », a rassuré l’IGF.
Faisant un pas en arrière sur la relance de la patrouille financière, Jules Alingete Key a clairement fait savoir que l’IGF ne déploiera pas les Inspecteurs généraux des finances dans les entités sous contrôle de l’armée rwandaise et de la rébellion du M23/AFC.
« Nous sommes dans des zones de guerre, est-ce que nous allons envoyer les inspecteurs dans les zones occupées ? C’est tout à fait normal que nous ne pouvons pas le faire, avant la guerre, nous avions des inspecteurs qui étaient à Goma, Bukavu et ces inspecteurs ont quitté Goma le dernier jour de l’envahissement de la ville de Goma même Bukavu donc nous ne pouvons pas aujourd’hui envoyé les inspecteurs dans les zones occupées », explique-t-il .
Tout juste après son adoption par l’Assemblée et au Sénat, le projet de loi de finances pour l’exercice 2025 a été rendue publique dimanche 22 décembre 2024 par Felix Antoine Tshisekedi. Cette loi est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2025, présentée en équilibre, en recettes et en dépenses, à hauteur de 51.553,54 milliards de francs congolais. Par rapport à celui de l’exercice 2024, ce budget pour l’exercice 2025 connaît un accroissement significatif de 25,8 %, reflétant ainsi la détermination du gouvernement à accroître la mobilisation des ressources internes ainsi que l’amélioration des performances des régies financières.
Vu l’impact de la situation sécuritaire actuelle au pays marquée par la progression systématique des rebelles du M23 ayant comme appuie l’armée rwandaise, le plus souci serait de savoir si réellement le gouvernement actuel atteindra ses ambitions exprimées dans le budget 2025. Suite à la prise d’assaut de Goma et Bukavu, des voix s’étaient déjà levées dans l’environnement sociopolitique congolais demandant au gouvernement d’apprêter un collectif budgétaire pour l’exercice 2025.
La rédaction


