
Approuvés par le Fonds monétaire international (FMI), les nouveaux programmes pour la République démocratique du Congo comportent des risques significatifs, selon plusieurs négociateurs du gouvernement et des sources proches du FMI. Ces défis, liés à l’économie, à la sécurité et à la gouvernance, pourraient entraver la mise en œuvre des réformes prévues. Les négociateurs du gouvernement ont mis en avant l’impact des dépenses sécuritaires exceptionnelles, estimées à plus d’un milliard de dollars par an depuis 2023, destinées à faire face à la recrudescence des violences dans l’est de la RDC. Ces dépenses excluent des secteurs primordiaux tels que l’éducation, la santé et les investissements publics.
Le FMI aurait identifié la dépendance de l’économie congolaise aux revenus des matières premières, notamment le cuivre et le cobalt, comme un facteur à haut risque. Une diminution des prix pourrait affaiblir les équilibres budgétaires, un avis partagé par les responsables ayant participé aux négociations.
L’annonce d’un éventuel référendum sur les réformes constitutionnelles suscite des préoccupations, notamment des risques de tensions sociales et politiques. Les négociateurs du gouvernement estiment que ces dynamiques détournent des ressources et des efforts des priorités économiques et sociales. Des revendications salariales persistantes, attestées par des grèves dans la fonction publique depuis septembre, ont également été mises en avant comme un élément d’instabilité. Selon des négociateurs, le gouvernement s’efforce d’instaurer une politique salariale globale pour limiter les revendications fragmentées. Les responsables proches des discussions ont averti que le succès des programmes repose sur la capacité des autorités à appliquer les réformes convenues. Ils soulignent que certaines réformes, notamment en matière de transparence budgétaire et de mobilisation des recettes, nécessitent une exécution rigoureuse pour atteindre les objectifs fixés.
Ces préoccupations, exprimées par des sources officielles et des experts impliqués dans les négociations, illustrent les défis auxquels la RDC est confrontée alors qu’elle s’engage dans des programmes ambitieux visant à stabiliser et diversifier son économie.
Ben Mandjolo

