Quatre présumés malfaiteurs armés ont été abattus mercredi soir à Goma. D’après des témoignages, ils ont été neutralisés par une patrouille du M23 après avoir effectué plusieurs cambriolages dans le quartier Himbi.
« Vers 23h, nous avons entendu des bruits, des pas et des voix, et nous avons rapidement compris que des voleurs faisaient du porte à porte. Nous avons appelé le numéro d’intervention et, quelques instants plus tard, les éléments du M23 sont arrivés. Après plusieurs échanges de tirs, quatre bandits ont été tués », a expliqué un témoin au micro d’actualité.cd
Deux autres présumés voleurs ont été abattus dans la même soirée, toujours au quartier Himbi, sur l’avenue Walikale, près de la mosquée Katindo. D’après des témoignages, ces malfaiteurs, qui étaient armés, ont été surpris après avoir commis un braquage. La patrouille du M23 les a éliminés sur place.
Le bilan de la nuit de mercredi ne s’arrête pas là. Un autre présumé voleur a été tué près du rond-point Moromoro, à la limite entre Goma et le territoire de Nyiragongo. Bien que les circonstances de sa mort demeurent floues, plusieurs témoins ont signalé que des effets militaires ont été retrouvés sur son corps, portant le total des décès à sept.
Ce jeudi 20 février, deux autres individus, soupçonnés de kidnapping, ont été abattus en plein jour au quartier Himbi. Ils sont accusés d’avoir enlevé un jeune garçon et de demander une rançon pour sa libération.
« Les kidnappeurs ont appelé la famille en disant qu’ils attendaient la rançon. Ne sachant pas que la famille était en contact avec les autorités, ils ont rendez-vous au restaurant Bravo. Une fois sur place, les éléments du M23 ont intercepté les kidnappeurs et les ont emmenés hors du restaurant, où ils ont été exécutés », a déclaré un habitant du quartier Himbi.
Au moins 16 personnes ont trouvé la mort de manière violente en moins de 48 heures à Goma et dans le territoire voisin de Nyiragongo. Cette flambée de violence suscite de vives inquiétudes parmi les habitants.
La ville est sous le contrôle du M23 depuis plus de trois semaines, et ce groupe a récemment lancé un ultimatum de 72 heures aux résidents pour remettre tout matériel militaire ou armes à feu. Ceux qui ne se plient pas à cette exigence sont désormais considérés comme des ennemis par les autorités du M23, ce qui renforce un climat d’insécurité.
Les habitants de Goma vivent dans une insécurité croissante, exacerbée par l’évasion massive de détenus de la prison centrale de Munzenze, suite aux attaques du M23. La présence de ces prisonniers en liberté, combinée à l’activité des groupes armés, contribue à l’augmentation de la criminalité, notamment celle des wazalendos.
Bintou Keita, cheffe de la Monusco, a récemment exprimé ses préoccupations lors d’une intervention à la 37e session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme. Elle a souligné que la libération de milliers de prisonniers de Munzenze après l’attaque du M23 avait aggravé la situation sécuritaire déjà précaire à Goma.
Alpha Lushima


