Dans le cadre de la campagne mondiale Octobre Rose, l’Université de Kinshasa, à travers son Ministère du Genre et de la Promotion de l’Étudiant, a organisé ce vendredi 24 octobre 2025, une conférence dédiée à la prévention du cancer du sein, sous le thème : « Mon corps, ma santé : prévenir le cancer du sein ».
L’événement, qui s’est tenu dans la salle de la Faculté de Polytechnique, a réuni étudiants, professionnels de la santé et responsables associatifs pour informer, sensibiliser et mobiliser pour la lutte contre ce fléau.
Parmi les intervenants, Mne Sharufa Amisi, Fondatrice et Présidente de la Fondation Bomoko, a marqué les esprits par son témoignage personnel et son appel à l’action.
Une expérience personnelle douloureuse devenue moteur d’engagement
Mne Sharufa Amisi a partagé les raisons profondes de son engagement notamment la perte de proches touchés par le cancer du sein en 2016.
Cette douleur l’a poussée à créer sa fondation en 2017, avec trois axes principaux entre autres la sensibilisation, le dépistage précoce et l’accompagnement des malades.
« J’ai perdu des proches à cause du cancer. C’est cette expérience qui m’a poussée à fonder la Fondation Bomoko. Nous travaillons pour que personne d’autre ne traverse cette épreuve seul », a-t-elle affirmé.
Elle a expliqué que la sensibilisation consiste à informer les étudiants, les familles et les communautés via des conférences, les médias et les réseaux sociaux.
Selon elle, chaque étudiant peut devenir un relai de prévention et de solidarité dans son milieu.
L’importance du dépistage précoce et de l’accompagnement
Pour la Fondatrice et Présidente de la Fondation Bomoko, le dépistage précoce est une arme indispensable contre le cancer.
« Dans mon expérience personnelle, les proches touchés par la maladie ont été diagnostiqués trop tard. Le dépistage précoce aurait pu sauver leur vie », a-t-elle fait savoir.
Elle a également présenté le centre médical de la fondation, ouvert depuis 2022, qui accompagne les malades, souvent arrivés en stade avancé, et leur administre des soins palliatifs adaptés.
« Le mental joue un rôle clé. Nos médecins ont une méthode spécifique pour annoncer la maladie et soutenir les patientes. Cela les encourage à poursuivre leurs examens et traitements », a-t-elle précisé concernant l’accompagnement psychologique.
Appel aux étudiants de partager pour sauver des vies
Mne Sharufa Amisi a lancé un appel fort à la jeunesse congolaise, soulignant que la lutte contre le cancer ne se limite pas aux soins médicaux. Selon elle, le simple partage d’informations peut transformer des vies.
« Vous avez des smartphones, utilisez-les. Partagez cette activité, même par un statut WhatsApp. Vous ne mesurez peut-être pas l’impact qu’un simple partage peut avoir. Cela peut sauver la vie de quelqu’un qui ignore qu’il est déjà malade », a-t-elle encouragé.
En outre, elle a rappelé que le cancer ne touche pas seulement la personne malade, mais toute sa famille, sur les plans moral et financier.
« Soigner le cancer coûte cher et épuise les proches. Même un petit geste, une information partagée, peut alléger cette souffrance et sauver des vies », a-t-elle souligné.
Briser le tabou et normaliser la discussion autour du cancer
Mne Sharufa Amisi a insisté sur la nécessité de libérer la parole autour du cancer, afin de lever le tabou et d’encourager les consultations médicales précoces.
« Aujourd’hui, quelqu’un peut dire qu’il est diabétique sans problème. Pourquoi ne pas en faire autant avec le cancer ? Parlez-en autour de vous, confiez-vous à un médecin et soutenez les initiatives locales de dépistage », a-t-elle exhorté.
Elle a rappelé l’existence de campagnes de dépistage gratuit, notamment au niveau du centre médical de la fondation, où une échographie ne coûte que 10$, et a encouragé les jeunes à s’impliquer activement, même en tant que bénévoles, pour accompagner les structures sur le terrain.
Un message de solidarité et d’espoir
Dans une interview accordée à ZolaNews.net, à l’issue de son intervention, Sharufa Amisi a résumé son message.
« Le cancer du sein n’est plus une fatalité. Plus tôt on se dépiste, mieux on se soigne. Faites l’autopalpation, allez vous faire dépister dès 35 ans et partagez de l’espoir autour de vous. Ensemble, nous pouvons briser le tabou et sauver des vies », a-t-elle déclaré.
Cela, tout en invitant à anticiper la lutte contre d’autres cancers tels que le cancer du col de l’utérus, du colon et de la prostate, soulignant que la sensibilisation et la prévention restent des armes puissantes contre ces maladies.

L’intervention magistrale de Sharufa Amisi a donc rappelé que chaque étudiant peut être un acteur de changement, en relayant l’information et en soutenant les malades dans leur parcours.
« Parlez du cancer autour de vous. Un simple partage peut sauver une vie », a-t-elle conclu.
Lydia Mangala


