Ce jeudi 5 juin 2025, le chef de l’État Félix Tshisekedi s’est rendu à l’Institut national des arts, situé dans l’enceinte du Centre culturel et artistique pour l’Afrique centrale à Kinshasa, pour recevoir en personne son tout nouveau passeport biométrique.
Accompagné de Thérèse Kayikwamba, ministre d’État aux Affaires étrangères, le président a ainsi marqué le lancement officiel d’un document de voyage pensé pour répondre aux exigences de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et pour offrir aux citoyens congolais un accès plus sûr et plus rapide à l’international.
Un document plus sûr, conforme aux standards internationaux
Lors de la remise de son passeport, le chef de centre Hilaire Bafunda a expliqué au président Tshisekedi que cette nouvelle version intègre des données invisibles à l’œil nu et lisibles uniquement grâce à une lumière spécifique, garantissant un haut niveau de sécurité.
Il a également rappelé que la page de données, désormais produite en polycarbonate, offre une résistance accrue aux tentatives de falsification.
Le passeport contient une micropuce sans contact de type Radio Frequency Identification (RFID), des hologrammes et des filigranes, autant d’éléments supplémentaires qui rendent la contrefaçon considérablement plus difficile.
En réponse aux critiques qui visaient l’ancienne version jugée obsolète, les autorités ont voulu offrir un document modernisé permettant à la fois d’assurer l’authenticité de l’identité de son titulaire et de faciliter les contrôles aux frontières.
Un tarif réduit pour soulager la population
Fruit d’une volonté du président Tshisekedi de rendre le passeport accessible au plus grand nombre, le tarif a été abaissé de 99 $ à 75 $.
Cette réduction significative répond à une préoccupation sociale majeure, celle d’alléger le coût financier imposé aux familles congolaises par l’ancien document.
Dès sa prise de fonction, le chef de l’État a souhaité que le passeport reste à la portée de tous, sans pour autant sacrifier les exigences de sécurité.
Grâce à cette baisse, la délivrance d’un passeport n’apparaîtra plus comme un fardeau pour les ménages modestes et inscrira la RDC dans une dynamique de modernisation de ses services publics.
Étapes à respecter pour obtenir ce passeport
Pour déposer une demande, chaque futur détenteur doit d’abord se procurer un numéro d’identification fiscale (NIF), accessible en ligne via le portail e-NIF. Ensuite, il convient de s’inscrire sur la plateforme officielle www.passeport.gouv.cd, où les données démographiques sont saisies. Une fois cette étape franchie, le requérant effectue son paiement à la banque Equity BCDC, établissement partenaire chargé de centraliser les frais.
Avant de procéder à la capture des données biométriques, l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) doit valider le dossier du demandeur en vérifiant sa documentation personnelle. Ce n’est qu’après cette approbation de l’ANR que le candidat se présente au bureau d’enrôlement de DERMALOG muni du QR code généré lors de l’inscription ainsi que de ses pièces justificatives, afin de procéder à la prise de photo, à la capture des empreintes digitales et à l’enregistrement de sa signature.
Enfin, le passeport est fabriqué et peut être retiré au même site, à la date et à l’heure indiquées dans le rendez-vous fixé par la plateforme en ligne.
Tant que le passeport actuel n’a pas expiré, il reste valable jusqu’en 2030, date à laquelle il devra impérativement être remplacé par la nouvelle version biométrique.
Des délais adaptés à chaque situation géographique
Le ministère des Affaires étrangères a précisé que le délai médian de délivrance dépend de la localisation du demandeur.
À Kinshasa, l’ensemble de la procédure est conçu pour être finalisé en dix jours ouvrables, afin d’accompagner efficacement les besoins de la capitale. Dans les provinces, il faudra compter quinze jours ouvrables avant de recevoir le document, tandis que les Congolais résidant à l’étranger peuvent solliciter leur ambassade ou consulat et s’attendre à un délai d’environ vingt jours ouvrables.
Cette organisation a pour objectif d’assurer une équité de traitement, quelle que soit la distance géographique séparant le demandeur du bureau de délivrance.
Un lancement officiel plébiscité par les autorités et retransmis en direct
La cérémonie de ce jeudi 5 juin, organisée autour du siège de l’Institut national des arts, a réuni plusieurs ministres, diplomates accrédités et hauts fonctionnaires, mais aussi des représentants de la société civile et des partenaires techniques.
Depuis 8 heures du matin, le protocole était en place pour saluer cet événement au cours duquel le nouveau passeport biométrique a été officiellement présenté à la presse.
Le ministère des Affaires étrangères a veillé à ce que la cérémonie soit retransmise en direct sur la chaîne publique RTNC, afin que tous les Congolais, qu’ils soient à Kinshasa ou dans les coins les plus reculés du pays, puissent suivre la démonstration des nouveaux dispositifs et s’informer sur les modalités d’accès.
Cette transparence vise à rassurer la population et à garantir une compréhension claire de la nouvelle procédure.
Vers une mobilité internationale renforcée
Ce nouveau passeport est équipé d’une puce électronique contenant les données personnelles et biométriques du titulaire, notamment la photo, la signature et les empreintes digitales.
L’objectif principal est d’offrir un document reconnu et accepté dans un maximum de pays, facilitant ainsi la mobilité des citoyens congolais. En remplaçant l’ancienne version, souvent critiquée pour sa lenteur de délivrance et son manque de fiabilité, les autorités souhaitent accroître la crédibilité de l’identité congolaise à l’international.
En retour, cette fiabilité accrue devrait permettre aux détenteurs de ce passeport d’éviter les refus d’entrée injustifiés et de bénéficier d’une reconnaissance facilitée de leur statut.
Un moyen de lutte contre la fraude et le trafic de documents
En dévoilant les caractéristiques techniques du nouveau document, Hilaire Bafunda a expliqué que la combinaison d’éléments visibles et invisibles, du polycarbonate renforcé à la micropuce RFID en passant par les hologrammes, visait à rendre impossible la falsification.
Les autorités ont clairement indiqué que la phase d’enrôlement, contrôlée par l’ANR et supervisée par des agents de DERMALOG, garantissait également que seules les personnes dûment vérifiées pouvaient obtenir le précieux sésame.
Par conséquent, l’administration espère réduire drastiquement les cas d’usurpation d’identité et de passeports contrefaits, qui pénalisent régulièrement des voyageurs innocents.
Un lancement contribuant à la modernisation des services publics
En abaissant le coût du passeport et en modernisant son système de délivrance, le gouvernement congolais accélère la digitalisation des services administratifs.
La plateforme en ligne de demande simplifie les démarches, tandis que la collaboration avec Equity BCDC et DERMALOG assure une chaîne de traitement plus transparente et sécurisée.
En outre, la formation de personnel formé à la capture des données biométriques et la mise en place de centres d’enrôlement équipés de technologies avancées illustrent la volonté d’inscrire la RDC dans la troisième révolution numérique.
À terme, ce modèle devrait inspirer d’autres réformes, visant à faciliter l’accès à l’état civil, aux cartes d’identité et à d’autres documents officiels.
Un pas de plus vers la valorisation de l’identité congolaise
Alors que l’ancien passeport restait en service jusqu’en 2030, ce renouvellement organisé du document de voyage s’inscrit dans une dynamique de long terme, visant à faire de la carte de séjour ou de l’autorisation de sortie de territoire une formalité efficient.
En dotant chaque citoyen d’un passeport répondant aux normes internationales, la nation souhaite placer son identité et la sécurité de ses ressortissants au cœur de ses préoccupations.
Ce nouvel outil doit permettre aux Congolais de voyager plus sereinement, tout en renforçant la confiance des partenaires régionaux et internationaux quant à l’authenticité et la fiabilité des documents délivrés par la République démocratique du Congo.
Lydia Mangala


