Alors que les combats s’intensifient dans l’Est de la République Démocratique du Congo, notamment à Goma, le cri d’alarme de violences sexuelles utilisées comme arme de guerre se multiplient. Dans un message publié ce 05 février 2025, Anny Tenga Modi, experte en genre, environnement et développement mais également Directrice Exécutive de l’ONG Afia Mama ASBL, alerte sur les traitements inhumains infligés aux femmes et aux filles dans le cadre de conflit.
Depuis des décennies, les femmes et filles de l’Est de la RDC sont victimes d’une violence extrême lors des affrontements armés. Aujourd’hui encore, dans le contexte des combats entre les FARDC et le M23, soutenu par les forces spéciales rwandaises, les rapports indiquent des cas de viols systématiques et d’humiliations publiques destinés à imposer un climat de terreur parmi la population civile.
Anny Tenga Modi rappelle que ces actes ne sont pas des conséquences « collatérales » de la guerre, mais bien des stratégies de domination et d’oppression utilisées pour détruire le tissu social et psychologique des communautés touchées. Elle souligne l’importance de repenser la masculinité dans les sociétés africaines, en promouvant des valeurs de respect et de protection des femmes.
Face à l’urgence humanitaire qui frappe Goma, Anny Tenga Modi appelle toutes les parties impliquées dans le conflit à garantir la protection des civils, en particulier des femmes et des filles. Elle insiste sur la nécessité d’établir des couloirs humanitaires pour permettre l’acheminement des aides essentielles et assurer la sécurité des défenseurs des droits des femmes, souvent ciblés dans ces périodes de crise.
À travers cette prise de parole, la Directrice d’Afia Mama ASBL met en lumière l’urgence d’une action immédiate pour empêcher que les corps des femmes continuent d’être utilisés comme un champ de bataille. Plus qu’une réponse humanitaire, elle plaide pour un véritable engagement en faveur de la paix et de la dignité humaine en RDC.
Lydia Mangala


