Depuis le 14 février dernier, date à laquelle les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda, ont entrepris de prendre le contrôle de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, le Burundi a accueilli environ 10 000 Congolais en quête de refuge, selon les informations fournies par Gitega.
Le gouvernement burundais précise que ces réfugiés « traversent la frontière officielle de Gatumba ou franchissent la rivière Rusizi, dans les provinces de Bubanza et Cibitoke ». Ils sont ensuite dirigés vers les centres d’accueil de Gihanga et Cibitoke, où un processus d’identification est réalisé, permettant de les classer selon leurs besoins spécifiques, qu’il s’agisse de militaires, de civils, de personnes malades ou d’enfants.
Le Burundi souhaite rassurer en affirmant qu’il collabore étroitement avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) afin de gérer efficacement l’accueil de ces individus en situation précaire.
Dans la ville de Bukavu, désormais sous le contrôle des rebelles, la vie peine à retrouver son cours normal. Depuis vendredi dernier, toutes les activités sont paralysées en raison des pillages qui ont suivi le retrait des Forces armées congolaises, alors que les rebelles se regroupaient à Kavumu.
Ce lundi, Bukavu présente un visage similaire à celui d’une ville fantôme. La plupart des commerces sont fermés, avec des boutiques et magasins pillés, leurs portes grandes ouvertes et vides de toute marchandise. La ville est envahie par les déchets et les débris laissés par les pillages, visibles dans les rues.
Les habitants se cachent dans leurs maisons, et les écoles demeurent fermées. Seuls quelques taxis et motos circulent en ce début de semaine. Dans un communiqué publié dimanche, le gouvernement a accusé le Rwanda de ne pas respecter les conclusions du récent sommet conjoint EAC-SADC. Il a exhorté les habitants de Bukavu à rester en sécurité, soulignant que Bukavu, Goma et toutes les localités sous occupation dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu demeurent des symboles de la résistance congolaise.
La rédaction


