
Dans une démarche visant à garantir la rigueur et la transparence dans la prise de décisions gouvernementales, la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a exigé l’annulation d’un arrêté controversé pris par le ministre de l’Emploi et du Travail, Ephraim Akwakwa, le 2 janvier 2025. Cet arrêté visait à doubler le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), le fixant à 14 500 francs congolais, soit le double du montant précédent de 7 075 FC établi en 2018.
Dans une correspondance officielle datée du 10 janvier 2025, la cheffe du gouvernement a relevé des irrégularités dans la procédure ayant conduit à la signature de cet arrêté. Elle a évoqué un vice de forme ainsi que l’incompétence matérielle du ministre, soulignant que ce dernier n’avait pas suivi les étapes prévues par la réglementation. En conséquence, elle a demandé le retrait immédiat de cette mesure.
Toutefois, la Première ministre a souligné l’importance de revisiter cette question cruciale dans le cadre de la vision présidentielle et du programme gouvernemental, notamment en ce qui concerne la protection du pouvoir d’achat des citoyens. Elle a donc instruit le ministre de l’Emploi et du Travail de lui soumettre rapidement un dossier complet pour l’élaboration d’un nouveau décret sur le SMIG. Cette fois-ci, elle a insisté sur la nécessité d’impliquer toutes les parties prenantes, en particulier le Conseil national du travail, afin de garantir un consensus autour de cette mesure.
L’arrêté annulé avait été précédé d’un dialogue social organisé en octobre 2024, réunissant les représentants des employeurs et des travailleurs pour discuter de la revalorisation du SMIG. Les conclusions de ces échanges avaient été présentées lors de la 24e réunion du Conseil des ministres en novembre de la même année. Cependant, l’annonce de l’ajustement avait suscité des interrogations quant à son application pratique et à sa légitimité juridique.
Ce revirement met en lumière l’engagement du gouvernement à protéger les intérêts des travailleurs tout en respectant les procédures institutionnelles. La révision attendue devra aboutir à une solution juste et durable, en adéquation avec les attentes des travailleurs et les réalités économiques du pays.
Lydia Mangala

