À Kinshasa, un phénomène gangrène notre quotidien : le Matolo. Ce comportement d’extorsion est devenu une norme sociale dans les lieux publics et commerciaux.
Dans les supermarchés, à la sortie, certains vigiles exigent de l’argent « pour boire ». Ce n’est plus une faveur, mais une obligation tacite.
Dans les bars, les parkings et même les concerts, ce système s’est institutionnalisé. Les staffs exigent des « droits » non officiels à chaque service rendu.
Cette pratique, jadis marginale, s’est transformée en une culture d’abus qui détruit la confiance entre citoyens, clients et prestataires.
Elle naît de la précarité, du manque de contrôle, et surtout d’une impunité généralisée. Chacun cherche à « se débrouiller », au détriment de l’éthique.
Mais ce désordre social a un coût : il ternit l’image de la capitale, décourage les investisseurs et banalise la corruption dans les petits gestes du quotidien.
Le Matolo n’est pas une simple habitude, c’est une forme d’injustice sociale qui légitime le désordre et affaiblit notre société.
Il est temps de dire NON : aucune société ne se développe dans la tricherie, la peur et la manipulation du client. La dignité doit redevenir la norme.
Thierry Mudimbi


