La mission onusienne en République démocratique du Congo, Monusco en sigle, ait face à des entraves croissantes dans l’Est du pays, où les rebelles du M23, appuyés par l’armée rwandaise, limitent ses mouvements et menacent ses opérations. Selon Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, la liberté d’action de la mission est désormais quasi inexistante à Goma, au Nord-Kivu.
« Pour l’instant, la situation est telle que la Monusco a très peu, voire aucune, de liberté de mouvement », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.
Il a également dénoncé la pression exercée par les rebelles, qui exigent la reddition de soldats congolais réfugiés dans les bases onusiennes.
La tension monte alors que des milliers de civils continuent d’affluer vers les sites de la Monusco en quête de protection. À ce jour, environ 1 400 personnes y ont trouvé refuge, tandis que près de 390 000 déplacés s’entassent dans des camps et centres de fortune autour de Goma. La situation humanitaire se détériore rapidement, avec des infrastructures essentielles lourdement affectées : 80 écoles et 27 centres de santé ont été vandalisés ou détruits, perturbant l’accès à l’éducation et aux soins médicaux.
Dans le Sud-Kivu, la ville de Bukavu n’est pas épargnée. Des pillages ont été signalés, y compris dans un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM), tandis que plusieurs églises et structures communautaires tentent d’accueillir les déplacés.
Face à cette escalade, l’ONU appelle une nouvelle fois au respect des résolutions du Conseil de sécurité et au libre accès humanitaire, alors que la crise sécuritaire continue de fragiliser la population congolaise.
Lydia Mangala


