Au cours de la semaine épidémiologique 21 de 2025, la République démocratique du Congo a dû gérer simultanément plusieurs crises sanitaires entre autres la persistance de la flambée de Mpox (variole du singe), une recrudescence des cas de choléra, les retombées des inondations récentes et la nécessité de consolider la vaccination, y compris dans les établissements pénitentiaires.
Entre réception massive de vaccins, réunions de coordination et déploiement d’équipes de terrain, le ministère de la santé publique, hygiène et prévoyance sociale multiplie les actions pour protéger la population.
Mpox : une épidémie sous haute surveillance

Durant cette période, 527 cas suspects de mpox ont été rapportés à travers le pays, parmi lesquels 182 prélèvements ont été confirmés positifs, soit un taux de positivité d’environ 34,5 %. Neuf décès liés à la maladie ont été signalés, dont plusieurs dans la région de Kinshasa.
Face à cette situation, la RDC a reçu 3,5 millions de doses de vaccin LC16m8 venues du Japon, complétées par 100 000 doses de vaccin D2 offertes par la France, 215 000 doses allouées par l’Union européenne et 75 000 doses provenant des États-Unis.
Ces doses seront distribuées dans quatorze provinces, couvrant vingt-deux zones de santé, dans le but d’immuniser les populations les plus exposées et d’interrompre la transmission du virus.
Choléra : stabiliser la létalité

Sur la même période, 2 318 cas suspects de choléra ont été signalés dans plusieurs provinces. Le taux de létalité globale atteint 2 %, tandis que la mortalité parmi les cas confirmés se maintient à 1 %, signe que les efforts de prise en charge commencent à porter leurs fruits.
Pour renforcer la riposte, une réunion des ministres africains de la Santé, des Finances et de l’Eau est imminente, afin de coordonner une réponse régionale.
Cet échange continentale vise à mutualiser les ressources, à harmoniser les protocoles de traitement et à renforcer les systèmes d’eau et d’assainissement pour freiner la propagation dans les zones densément peuplées.
Inondations : assainissement et retour sécurisé

Les pluies diluviennes récentes ont provoqué des inondations majeures, surtout dans la capitale. Depuis que le niveau des eaux a commencé à baisser, des équipes mobiles ont été déployées dans onze zones de santé pour décontaminer les quartiers affectés.
Les agents sanitaires ont procédé à la désinfection des habitations, distribué des kits d’hygiène et purifié les points d’eau stagnante afin de limiter le risque de maladies hydriques.
Simultanément, des sessions de sensibilisation ont été organisées auprès des populations déplacées pour leur expliquer les bonnes pratiques à adopter avant de regagner leur domicile notamment la purification de l’eau, le lavage des mains au savon et l’utilisation de latrines assainies.
Vaccination : un suivi rigoureux
Parallèlement, le ministère de la Santé prépare une réunion technique pour examiner la remontée des données épidémiologiques et financières des campagnes vaccinales en cours.
L’objectif est de lever les derniers obstacles logistiques comme garantir l’acheminement des doses, éviter les ruptures de stock et assurer la traçabilité des prélèvements.
Les autorités insistent sur l’importance d’un suivi quotidien avec un nombre de doses injectées par tranche d’âge, un taux de couverture par zone, des difficultés rencontrées par le personnel soignant.
Ce travail de redevabilité doit permettre de maintenir la transparence et d’optimiser la stratégie vaccinale pour lutter contre le mpox, le choléra, la rougeole et toutes les maladies évitables par la vaccination.
Vaccination en milieu carcéral : pour protéger les détenus
Dernier volet de la riposte vaccinale, la campagne dans les établissements pénitentiaires a dû être adaptée aux contraintes de sécurité.
Après la détection de 30 cas confirmés de mpox à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa, les ministères de la Santé publique et de la Justice ont coordonné une opération spéciale pour vacciner détenus et personnel pénitentiaire.
Des équipes d’infirmiers formés aux procédures sécuritaires se sont rendues dans plusieurs maisons carcérales notamment celles de Kinshasa, Matadi, Butembo, Lubumbashi.
Les doses ont été transportées dans des conditions contrôlées pour garantir leur efficacité, et un suivi post-injection a été mis en place pour dépister rapidement tout effet indésirable.
La semaine 21 a mis en lumière la multiplicité des défis sanitaires en RDC. En associant réception massive de vaccins, déploiement d’équipes de terrain et coordination régionale, le pays cherche à contenir ces crises et préserver la santé de tous.
Lydia Mangala


