Kinshasa, 29 octobre 2025.
L’affaire de l’adjudant Ebadjara Sarah, poursuivie par la justice militaire pour violation des consignes après la diffusion d’une photo la montrant en uniforme aux côtés de son futur époux, continue de susciter de vives réactions à travers le pays. Cette fois, c’est l’artiste musicien Alesh, figure engagée de la scène congolaise, qui s’est exprimé avec émotion et fermeté sur les réseaux sociaux.
Dans un message largement relayé, Alesh dénonce une décision injuste et démesurée à l’encontre d’une femme qu’il décrit comme « un modèle pour toute une génération ».
« Elle n’a jamais terni l’image de l’armée congolaise. Au contraire, elle attire davantage de jeunes vers les FARDC. Elle est l’incarnation même du “métier comme tout autre” », a-t-il écrit.
L’artiste salue le courage et la dignité de la militaire, qu’il compare à Kimpa Vita et Jeanne d’Arc, deux figures historiques féminines associées à la bravoure et au patriotisme.

« Son profil hype l’armée plus que tous les appels à recrutement diffusés sur la RTNC. Elle est devenue l’image idéale de la femme militaire congolaise », poursuit-il, avant de s’indigner :
« Et aujourd’hui, elle risque dix ans de prison… pour un simple bisou à son mari, lors d’un shooting de mariage. »
Alesh en appelle à la justice militaire et aux autorités du pays, les exhortant à faire preuve d’humanité :
« Si une faute disciplinaire doit être retenue, qu’un simple avertissement suffise. Mais de grâce, ne faites pas entrer la RDC dans une page noire de l’histoire du monde. Justice et humanité, s’il vous plaît. »
Pour l’artiste, le cas de l’adjudant Ebadjara ne devrait pas être un motif de répression, mais plutôt une occasion de valoriser le rôle des femmes au sein des Forces armées de la RDC (FARDC) et de montrer un visage plus humain et inclusif de l’institution militaire.
Cette affaire, qui a profondément ému l’opinion publique, soulève un débat de fond sur la discipline militaire, le respect des droits individuels, et la place de la femme dans les forces armées congolaises. Le verdict du tribunal militaire de Kinshasa-Gombe est attendu ce mercredi 29 octobre 2025.
Joséphine Mawete


