
Réunis dans la matinée de ce jeudi 30 janvier pour protester contre l’agression rwandaise camouflée par les rebelles du M23 dans la partie Est de la RDC, les étudiants de l’Université de Kinshasa ont décidé de faire entendre leur ras-le-bol. Une journée déjà déclarée « journée sans cours » par la ministre de l’ESU a été consacrée aux actions de soutien aux Forces armées de la RDC pour la protection de l’intégrité territoriale du pays. Encadrés dans un premier temps par la garde universitaire, c’est aux alentours de 11h que les premiers groupes d’étudiants ont quitté l’Université de Kinshasa pour se diriger vers le Rond-point Ngaba.
Brandissant des slogans anti-rwandais et anti-occidentaux, ils ont appelé à une auto-prise en charge, certains d’entre eux étant prêts à rejoindre l’armée pour une cause noble : « défendre la patrie ».
« Nous irons suivre une formation militaire qui, du reste, est gratuite. Nous irons au Rwanda ; s’il faut tuer, nous le ferons », a déclaré un étudiant en colère.
« Nous sommes reconnaissants envers les FARDC et tout ce qu’elles font pour nous. Nous leur promettons qu’elles ne sont pas seules. Nous allons nous mobiliser ici et, s’il faut cotiser des fonds, nous le ferons. Nous sommes derrière elles », a ajouté un autre étudiant.
Le deuxième groupe d’étudiants a suivi le même itinéraire que le précédent, mais n’a pas pu atteindre le point de chute, car ils ont été dispersés par quelques tirs de balles en l’air de la police, qui a été alertée et visible jusqu’aux alentours de 13h pour calmer les manifestants.
Suite à l’annonce de ces manifestations, la circulation était timide cet avant-midi, de l’arrêt Intendance jusqu’au Rond-point Ngaba. Les petits commerces n’ont pas fonctionné et les élèves des écoles à proximité n’ont pas eu cours. Des pneus ont été brûlés et des slogans hostiles aux puissances occidentales ont été scandés. Plusieurs autres manifestations ont été signalées devant les différentes ambassades pour exiger une implication plus forte de la communauté internationale dans la pacification de l’Est de la RDC, tout en dénonçant la forte présence des combattants du M23 et des forces rwandaises à Goma, et en réclamant leur retrait immédiat.
Ben Mandjolo

