Après des jours d’angoisse et de souffrance vécus par les Kinois privés d’eau potable, l’espoir renaît.
David Tshilumba Mutombo, Directeur Général de la Regideso S.A, a annoncé hier mardi 8 avril que le réseau d’approvisionnement est de nouveau opérationnel à Kinshasa et au Kongo-Central.
Un soulagement pour des milliers de familles affectées, même si le retour à la normale reste progressif.
Une capitale mise à genoux par les pluies
Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur Kinshasa les 04 et 05 avril derniers ont provoqué un véritable désastre. Le pont de la rivière N’djili s’est effondré, des quartiers entiers ont été submergés, et les principales installations de la Regideso ont été gravement touchées.
L’usine de traitement d’eau de N’djili, la plus grande de la capitale, a dû être arrêtée d’urgence, les moteurs inondés, les salles de machines noyées. Même scénario à Lukaya et à Mitendi, où l’érosion et les glissements de terrain ont compromis l’alimentation en eau.
Une réponse technique rapide, malgré les défis
« Nous avons été sévèrement impactés », a reconnu le DG de la Regideso, avant d’annoncer une nouvelle encourageante : un premier groupe motopompe a été remis en marche à l’usine de N’djili, avec une capacité de pompage de 3 000 m³ par heure.
Dès aujourd’hui, mercredi 09 avril 2025, trois pompes devraient fonctionner, sur les six que compte normalement le site. À Lukaya, les moteurs endommagés ont été asséchés et seront remis en service dans la soirée. À Mitendi, la source d’eau, recouverte par un éboulement, a été récupérée, et la conduite a été temporairement déroutée pour contourner l’érosion.
« Le réseau est vide », a prévenu David Tshilumba.
« Ce n’est pas parce qu’on pompe que l’eau arrive immédiatement dans les robinets. Il faut remplir les réservoirs. Il faut du temps. Mais le service reprend déjà. »
Il appelle ainsi les usagers à la patience, assurant que le retour complet de l’eau dans les foyers est en cours.
Un drame humain encore présent
Au-delà des aspects techniques, le drame reste humain. Les inondations ont fait plus de 30 morts, plus de 20 blessés et ont affecté plus de 5 000 ménages. La commune de Mont Ngafula reste la plus touchée parmi les 24 que compte la capitale.
Des familles entières ont tout perdu, tandis que d’autres parcourent des kilomètres chaque jour avec des bidons jaunes à la recherche d’un point d’eau.
Une reconstruction qui commence
Les travaux de remise en service sont pour l’instant des solutions temporaires. Regideso travaille avec le gouvernement pour obtenir les moyens nécessaires à des réparations durables, notamment à Mitendi, où un déroutage complet de la conduite est prévu.
« Ce que nous avons fait jusque-là est provisoire. Il faudra aller plus loin pour sécuriser l’avenir », a conclu David Tshilumba Mutombo.
Pour les Kinois, c’est le début d’un retour progressif à la normale. Mais c’est aussi un rappel douloureux des limites des infrastructures urbaines face aux dérèglements climatiques.
Lydia Mangala


