
La République Démocratique du Congo (RDC) a exprimé un NON ferme et sans équivoque à l’offre de médiation proposée par la Turquie dans son conflit avec le Rwanda, a déclaré vendredi la vice-ministre des Affaires étrangères, Gracia Yamba Kazadi. Cette réaction fait suite à une conférence de presse conjointe tenue le 23 janvier à Ankara par le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue rwandais, Paul Kagame.
Lors de cette conférence, le président turc a annoncé la volonté de la Turquie de jouer un rôle de médiateur dans les tensions qui règnent entre la RDC et le Rwanda, exacerbées par les affrontements dans l’est de la RDC. Husun Murat Ulku, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Türkiye en RDC, a été convoqué par le ministère congolais des Affaires étrangères pour obtenir des clarifications sur les déclarations du président turc.
« La RDC n’a sollicité aucune médiation turque »
« La RDC n’a sollicité aucune médiation de la Turquie. Nous privilégions des solutions africaines aux problèmes africains », a déclaré Mme Gracia Yamba Kazadi dans une déclaration officielle.
Elle a rappelé que Kinshasa est engagée dans le processus de Luanda, initié sous l’égide de l’Union africaine, afin de résoudre les tensions persistantes avec le Rwanda. Néanmoins, la vice-ministre des Affaires étrangères a accusé Kigali de saboter les efforts diplomatiques visant à ramener la paix.
L’offre de médiation du président turc s’inscrit dans une stratégie plus large d’Ankara, qui cherche à développer son influence en Afrique, multipliant ainsi les partenariats économiques et diplomatiques. Cependant, cette démarche semble avoir été perçue par Kinshasa comme une ingérence inopportune dans une crise régionale.
« La Turquie doit respecter nos choix et nos engagements régionaux. Toute initiative extérieure non sollicitée risque de compromettre les efforts déjà en cours », a ajouté Mme Yamba Kazadi. Kinshasa a réaffirmé son attachement aux mécanismes africains pour résoudre la crise.
Ben Mandjolo

