
Ce mardi matin, Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, était le théâtre d’un chaos palpable, où des manifestations spontanées s’élevaient avec force contre l’agression rwandaise dans l’Est du pays. Ces rassemblements, véritables cris de colère et d’affliction, ont entraîné une paralysie quasi totale de la circulation.
La population, en proie à une indignation grandissante, a envahi plusieurs artères majeures de la ville, notamment l’avenue Poids lourd, boulevard Lumumba ( sur Limete) un axe stratégique menant à l’aéroport international de Ndjili. Sur ces voies, des barricades de pneus enflammés se dressaient, bloquant le passage des véhicules et des piétons. Pour franchir ces obstacles, il fallait se plier à une condition symbolique : porter des rameaux ou des feuillages, témoignant ainsi de la solidarité et du deuil collectif.
La situation était tout aussi tendue sur le boulevard du 30 juin, l’une des routes les plus emblématiques de Kinshasa. Près de la gare centrale, dans la commune de la Gombe, un autre groupe de manifestants s’est rassemblé, reproduisant le même scénario de colère et de défi.
Ces protestataires n’ont pas hésité à se positionner devant les ambassades des États-Unis et de la France, exprimant leur mécontentement face à l’inaction et au silence de ces deux nations concernant les violences persistantes dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
D’autres incidents ont éclaté sur le boulevard Lumumba, à l’entrée de Petro Congo à Masina, ainsi que dans le quartier Kingabwa, commune de Limete, à Lemba Super, Là encore, la jeunesse a exprimé sa colère avec vigueur, brûlant des pneus et bloquant les routes. Ces perturbations ont eu des répercussions immédiates sur le transport en commun, déjà affaibli par l’asphyxie provoquée par les barrages. Les boulevards et les principales artères de la ville étaient désertés, entraînant une rareté dans le réseau de transport local et affectant de nombreux habitants.
Dans plusieurs communes, telles que que Ndjili et Kimbanseke, les écoles sont restées fermées, plongeant les élèves dans l’incertitude. Beaucoup d’entre eux, envoyés par des parents non informés de l’appel à la grève, ont dû faire demi-tour, renvoyés chez eux sans explication.
« On nous a juste dit de rentrer à la maison sans pour autant nous dire ce qui se passe exactement », a dit Mélina MAFALA ( élève a l’école 4 eme des humanités au collège Mokili Mwinda)
Du côté de la commune de Ndjili, un silence troublant règne à Kimbuta, un lieu habituellement animé par la musique et peuplé de nombreuses personnes savourant des bières dans les bars. Aujourd’hui, la circulation est très lente et les véhicules se font rares.
Rappelons que le gouverneur de la ville de Kinshasa Daniel BUMBA, a décidé de suspendre toutes les marches prévues ce mercredi 29 janvier 2025 sur l’ensemble de la capitale congolaise.
Alpha Lushima KABASU

