Le Ministre d’État, ministre de la Justice et garde des Sceaux, Constant Mutamba, a pris la parole ce lundi 3 mars 2025 lors de la cérémonie de lancement de la campagne nationale de sensibilisation à la lutte contre la corruption et au patriotisme.
Dans une intervention percutante, il a insisté sur l’urgence de sanctions exemplaires contre le détournement des deniers publics et la nécessité de doter la justice congolaise des moyens pour combattre efficacement ce fléau.
Détournement des deniers publics : un obstacle majeur au développement de l’Afrique
Dès le début de son discours, Constant Mutamba a pointé du doigt le détournement des fonds publics, une gangrène qui freine le développement du pays et du continent africain.
« L’Afrique ne peut pas se développer sans lutter contre la corruption et le détournement des deniers publics », a-t-il déclaré avec fermeté.
Il a rappelé que la gestion des finances publiques ne peut se faire sans une prise de conscience collective : « Lorsqu’on est patriote, on doit gérer les biens de l’État comme son propre bien ».
Selon lui, il est impératif de différencier l’argent de l’État et l’argent privé, un principe fondamental que certains responsables continuent de bafouer.
De la parole aux actes : des sanctions fortes et un parquet financier spécialisé
Fustigeant l’impunité qui alimente la corruption, le ministre de la Justice a appelé à un changement radical.
« A ce stade, nous devons passer de la parole aux actes. Vous ne pouvez pas lutter contre la corruption sans passer par les sanctions », a-t-il martelé.
Pour lui, tant que les détourneurs de fonds publics ne seront pas sévèrement punis, la lutte contre la corruption restera inefficace. Il a ainsi annoncé la création d’un parquet financier, un organe judiciaire spécialisé chargé de traiter exclusivement les affaires de détournement et de corruption.
« Il est plus qu’urgent d’avoir un organe spécialisé, des magistrats spécialisés et des juges suffisamment outillés pour recevoir les dossiers de l’IGF et condamner les détournements », a-t-il affirmé.
Vers un durcissement des sanctions : la peine de mort pour les détourneurs
Dans cette dynamique, Constant Mutamba a plaidé pour l’introduction de sanctions extrêmes dans le nouveau Code pénal congolais.
« Nous y imposerons la peine de mort pour les détourneurs de deniers publics, pour les corrupteurs et les corrompus », a-t-il annoncé, soulignant la nécessité d’une tolérance zéro face aux crimes économiques.
Cette mesure radicale, selon lui, est indispensable pour restaurer l’intégrité de l’administration publique et redonner confiance aux citoyens.
« Nous ne pouvons plus tolérer que les fonds destinés aux forages et aux infrastructures disparaissent dans les poches d’individus sans scrupules », a-t-il dénoncé.
Un appel à la jeunesse : la patrie avant tout
Enfin, Constant Mutamba a lancé un vibrant appel à la jeunesse congolaise :
« L’Afrique a besoin d’un nouveau souffle, d’une jeunesse consciente qui sait se battre pour son pays. »
Il a exhorté les jeunes à s’engager activement dans la défense des valeurs républicaines et la lutte contre la corruption, condition essentielle pour bâtir un État fort et souverain.
Rendant hommage au Président de la République, il a salué son engagement sans faille contre l’agression rwandaise et sa détermination à défendre l’intégrité nationale.
« Il est le seul à résister, à refuser de vendre la nation », a-t-il déclaré.
Concluant son intervention par un message puissant, il a lancé : « La patrie ou la mort, nous vaincrons ».
Avec ces engagements forts, le ministre de la Justice place la lutte contre la corruption au cœur du renouveau national, marquant ainsi une nouvelle ère dans la gouvernance en République Démocratique du Congo.
Lydia Mangala


