À l’occasion du 30ᵉ Forum de Lisbonne tenu du 28 au 29 octobre 2025 sur le thème « Intelligence artificielle, droits humains et gouvernance des données », le Ministre congolais de l’Économie numérique, Augustin Kibassa Maliba, a pris la parole au nom du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Dans son intervention, il a présenté la vision de la République démocratique du Congo (RDC) pour un développement technologique inclusif, éthique et fondé sur les valeurs humaines universelles.
Le Ministre a également rappelé la détermination du pays à faire reconnaître le génocide congolais et à faire de la gouvernance numérique un levier de justice, de paix et de prospérité partagée.
Une intelligence artificielle centrée sur l’humain et la dignité
Représentant le Chef de l’État, Augustin Kibassa Maliba a d’abord mis en avant la vision du Président Tshisekedi : celle d’une intelligence artificielle (IA) au service de l’humanité, respectueuse des droits fondamentaux, de la vie privée et de la diversité culturelle.
« Notre ambition est de bâtir une intelligence artificielle centrée sur l’humain, le respect de la vie privée, la non-discrimination et la solidarité », a-t-il déclaré.
La RDC, a-t-il poursuivi, adhère pleinement aux principes de la Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur l’IA, les droits de l’homme et l’État de droit.
Avec l’appui de l’UNESCO, le pays a réalisé une évaluation nationale de préparation à l’intelligence artificielle, servant de base à l’élaboration d’une Stratégie nationale de l’intelligence artificielle et de la gouvernance des données.
Cette stratégie, encore en cours de consolidation, vise à placer la transparence, la confiance et l’inclusion au cœur de la transformation numérique congolaise. Elle ambitionne notamment de réduire la fracture numérique et de renforcer la souveraineté technologique du pays.
Appel à la reconnaissance du génocide congolais
Abordant la question des droits humains, le ministre Kibassa Maliba a rappelé la tragédie de l’Est de la RDC, marquée par des décennies de violences ayant fait plus de 10 millions de morts et de survivants.
Il a plaidé, devant les représentants européens, pour une reconnaissance internationale du génocide congolais, connu sous le nom de GENOCOST, et pour la poursuite des responsables dans le cadre du droit international.
« La paix durable ne se construit pas sur l’oubli, mais sur la vérité, la justice et la solidarité entre les nations », a martelé le ministre, appelant la communauté internationale à briser le silence et à agir concrètement contre les crimes commis sur le sol congolais.
Son message a été perçu comme un appel fort à la conscience collective mondiale, reliant les valeurs de l’humanisme numérique à celles de la dignité et de la justice universelle.
La RDC, acteur engagé pour une gouvernance numérique responsable
Consciente des risques liés aux technologies émergentes fracture numérique, désinformation, surveillance abusive ou atteinte à la vie privée, la RDC s’est dotée, depuis mars 2023, d’un Code du numérique moderne et protecteur.
Ce texte établit les fondements d’une gouvernance responsable des données, conciliant innovation et respect des libertés individuelles.
Le ministre a réaffirmé la volonté du pays de collaborer étroitement avec le Conseil de l’Europe, notamment dans la formation, la recherche, la cybersécurité et la régulation technologique.
« Il est temps que nous fassions du numérique et de l’intelligence artificielle des instruments de progrès, de justice et d’espérance », a-t-il conclu, soulignant que l’avenir numérique de l’humanité doit être un avenir partagé.
Sous le leadership du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le pays entend faire du numérique non pas un outil d’exclusion, mais un vecteur de justice, d’inclusion et de dignité humaine pour tous.
Lydia Mangala


