Kinshasa, 29 octobre 2025.
Le verdict est tombé. Le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe a condamné, ce mercredi, l’adjudant Sarah Ebabi Bongoma, plus connue sur les réseaux sociaux sous le nom @ebadjara, à 12 mois de prison avec sursis.
Secrétaire adjointe à l’État-major des Renseignements militaires (ex-DEMIAP), Sarah Ebabi était poursuivie pour violation des consignes militaires, après la publication de plusieurs vidéos et photos d’elle en tenue militaire, notamment lors d’une séance photo de mariage devenue virale sur TikTok.
Une condamnation symbolique mais controversée
Si cette peine avec sursis lui évite l’incarcération immédiate, elle reste une condamnation disciplinaire et morale lourde de conséquences pour une militaire jusque-là considérée comme exemplaire.
Une peine avec sursis signifie que l’exécution de la sanction est suspendue, à condition que la condamnée ne commette pas de nouvelle infraction dans le délai fixé par la justice. En cas de récidive, la peine pourrait être révoquée et appliquée.
Une affaire qui interpelle
L’affaire Ebadjara a suscité une vague d’indignation à travers le pays. De nombreuses voix, parmi lesquelles des militants des droits humains, des artistes et des personnalités publiques, dénoncent un règlement de comptes déguisé ou une disproportion entre les faits reprochés et la sanction prononcée.
Selon plusieurs observateurs, la jeune adjudant n’aurait fait qu’exprimer sa joie à l’approche de son mariage, sans intention de nuire à l’image de l’armée. Ses soutiens soulignent que ses publications ont, au contraire, contribué à moderniser et humaniser l’image des Forces armées congolaises (FARDC) auprès de la jeunesse.
Entre discipline militaire et liberté individuelle
Le dossier met en lumière la frontière sensible entre la discipline militaire et les libertés individuelles à l’ère du numérique. Alors que l’armée congolaise veille à préserver la rigueur et la confidentialité propres à son institution, cette affaire relance le débat sur la place de la femme dans les FARDC, ainsi que sur la communication des militaires sur les réseaux sociaux.
En attendant, l’adjudant Sarah Ebabi recouvre sa liberté, mais reste sous surveillance judiciaire pour la durée du sursis. Son cas restera sans doute un précédent dans l’histoire récente de la justice militaire congolaise.


