Les voyageurs à destination ou en provenance de la République Démocratique du Congo devront bientôt s’acquitter d’une nouvelle redevance de 30 dollars américains, en plus du GoPass de 55 USD, portant ainsi à 85 USD le coût total des frais aéroportuaires.
Cette mesure, annoncée le lundi 3 novembre 2025 par le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo Bihango, découle d’un contrat de partenariat public-privé signé entre l’État congolais et la société américaine Securiport LLC.
L’objectif affiché est de renforcer la sécurité, la gestion des frontières et la traçabilité des passagers dans les aéroports du pays.
Un partenariat stratégique entre Kinshasa et Securiport LLC
Selon les termes du contrat, la RDC confie à la société américaine Securiport LLC, basée à Reston, en Virginie (États-Unis), la conception, le financement, la mise en œuvre et la maintenance d’un système intégré de gestion des services de sécurité et d’immigration.
Ce projet, de type Build–Train–Maintain–Transfer (BTMT), comprend également la formation des agents congolais et le transfert des infrastructures à l’État à la fin du contrat.
Ce modèle permet à l’État de bénéficier d’une technologie de pointe sans engager directement de dépenses publiques immédiates, tout en renforçant la surveillance et la protection de ses frontières aériennes.
Une redevance de 30 USD pour chaque passager
Le financement du projet sera assuré par la mise en place d’une redevance de sécurité de 30 dollars américains (USD), perçue sur chaque passager à l’arrivée et au départ des aéroports internationaux de la RDC.
Cette taxe s’appliquera aussi bien aux vols domestiques qu’aux vols internationaux, et viendra s’ajouter aux 55 USD du GoPass, ce qui portera le coût total des frais aéroportuaires à 85 USD par passager.
La répartition de cette redevance est définie comme suit :
– 15 % des recettes seront versées à l’État congolais,
– 85 % reviendront au partenaire privé Securiport pour assurer la rentabilité et la maintenance du système.
Le contrat prévoit également une révision annuelle des frais, en fonction de l’inflation, ainsi qu’un suivi quotidien du trafic passager pour garantir la transparence et le remboursement des investissements consentis.
Une réforme sécuritaire aux implications économiques
Selon le ministère de l’Intérieur, cette initiative vise à moderniser la gestion des flux migratoires, à renforcer la sécurité aéroportuaire et à prévenir les menaces transfrontalières, notamment le trafic illicite et les entrées non autorisées.
Cependant, cette mesure suscite déjà des réactions mitigées au sein de l’opinion publique, certains estimant que l’augmentation des frais aéroportuaires pourrait alourdir le coût du voyage et affecter la compétitivité du secteur aérien congolais.
Une date d’application encore attendue
La date d’entrée en vigueur de cette nouvelle redevance n’a pas encore été fixée.
Le gouvernement promet de communiquer ultérieurement sur les modalités de sa mise en œuvre et sur les aéroports concernés.
En attendant, cette décision marque une nouvelle étape dans la volonté de l’État congolais de s’arrimer aux standards internationaux de sécurité et de gestion frontalière, tout en posant la question de l’équilibre entre modernisation et pouvoir d’achat des voyageurs.
Lydia Mangala


