Paris, 29 octobre 2025.
Alors que la situation humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo continue de se dégrader, la France souhaite parvenir à un accord entre les parties prenantes pour la réouverture de l’aéroport international de Goma, actuellement sous contrôle du mouvement armé AFC/M23. Cette question figure parmi les priorités de la Conférence de Paris sur la paix et la prospérité dans la région des Grands Lacs, prévue ce jeudi 30 octobre dans la capitale française.
Organisée par la diplomatie française, en partenariat avec le Togo, médiateur mandaté par l’Union africaine, cette rencontre réunira des représentants gouvernementaux, des bailleurs de fonds et plusieurs organisations humanitaires. Objectif : mobiliser des ressources et renforcer la coordination régionale pour répondre à la crise humanitaire grandissante dans la région, où des millions de civils restent pris au piège des combats.
L’aéroport de Goma, un maillon humanitaire essentiel
Depuis sa fermeture, l’aéroport de Goma autrefois principal point d’entrée pour les vols humanitaires et commerciaux de l’est du pays entrave gravement les opérations d’urgence. Les organisations humanitaires dénoncent des difficultés logistiques majeures : retards dans l’acheminement du personnel, du matériel et de l’aide vitale, notamment vers les zones les plus touchées du Nord-Kivu.
Lors d’un point de presse tenu mardi à Paris, Jérémie Robert, conseiller Afrique du président Emmanuel Macron, a rappelé l’importance stratégique de cette infrastructure.
« Dans les questions d’accès humanitaire, il y a la question de la réouverture de l’aéroport de Goma, qui est un aéroport majeur, régional et même international, car il reliait plusieurs capitales de la sous-région. C’est une plateforme essentielle pour faire parvenir le personnel, les équipements et l’aide humanitaire », a-t-il déclaré.
Selon lui, la conférence ne débouchera pas sur une annonce immédiate, mais sur l’adoption d’une feuille de route commune visant à établir un cadre de dialogue et des étapes concrètes pour aboutir à la réouverture.
« L’objectif, ce n’est pas d’agiter une baguette magique, mais de trouver un consensus sur une méthode permettant d’avancer », a-t-il ajouté, soulignant que la paralysie actuelle a des conséquences dramatiques pour les populations du Nord-Kivu et au-delà.
Des engagements politiques attendus
Au-delà de la question logistique, la France espère obtenir des engagements politiques fermes des États de la région afin de lever les obstacles administratifs et sécuritaires qui freinent encore le déploiement des acteurs humanitaires.
« Il y a d’autres aspects d’accès humanitaire, d’ordre bureaucratique ou sécuritaire, sur lesquels nous aurons besoin d’un soutien ferme des États présents », a insisté Jérémie Robert, appelant à une coordination accrue entre gouvernements et agences humanitaires.
Outre Goma, l’aéroport de Kavumu, à Bukavu (Sud-Kivu), demeure également paralysé, aggravant la crise d’accès humanitaire dans les provinces de l’est. La fermeture simultanée de ces deux infrastructures compromet non seulement le ravitaillement des ONG, mais empêche aussi l’évacuation médicale des blessés et l’acheminement des biens essentiels.
Alors que la communauté internationale se mobilise pour tenter d’apaiser les tensions et de rouvrir ces couloirs vitaux, la Conférence de Paris apparaît comme une étape cruciale pour rétablir un minimum de circulation humanitaire dans l’est de la RDC et amorcer un dialogue régional autour de la paix et de la sécurité.
La rédaction


