La musique congolaise, riche et variée, a vu naître de nombreux artistes emblématiques au fil des décennies.
Parmi eux, Werrason, de son vrai nom Noël Ngiama Makanda, se distingue comme une figure incontournable. Né le 25 décembre 1965 à Kikwit dans la province de Kwilu Ancien Bandundu, il est non seulement un chanteur talentueux, mais aussi un compositeur, producteur et homme d’affaires. Son parcours exceptionnel et ses réalisations font de lui une légende vivante qui continue d’inspirer les nouvelles générations d’artistes congolais.
A savoir sur Werrason

Noël Ngiama Makanda, né le 25 décembre 1965 à Moliambo un petit village de kikwiti situé à quelques kilomètres du centre ville de Bandundu, en RDC, est un artiste congolais connu sous le nom de Werrason. Troisième d’une fratrie de quatre enfants, il est le frère cadet de l’artiste religieux Frère Patrice Ngoy Musoko. Il grandit à Kinshasa, dans la commune de Bandalungwa.
Issu d’une famille de musiciens amateurs, Noël souffre de bégaiement et de dyslexie, ce qui contribue à sa timidité. Cependant, il est également reconnu pour son sens de l’humour et son ouverture d’esprit. À l’âge de 12 ans, il chante dans la chorale de l’Église protestante de CBZO et développe ses talents de danseur lors des fêtes familiales.
Après la perte de son père, il s’installe chez son oncle Kifaya Kasia. Passionné par les arts martiaux, il remporte un concours de boxe et reçoit le surnom de « Tarzan, le Roi de la Forêt », qui évoluera par la suite en « Roi de la Forêt », un titre qui lui est encore largement associé aujourd’hui.
Parcours Musical éblouissant de Werrason

Noël Ngiama, connu sous le nom de Werrason, a commencé sa carrière musicale à un jeune âge en jouant de la batterie avec ses amis à Kinshasa. En 1977, lui et ses camarades, dont Aimé Bwanga, Didier Masela, Alain Makaba et Dédé Masola, fondent l’orchestre Celio Stars. Ce groupe deviendra plus tard Wenge Musica. En 1981, le groupe adopte le nom de Wenge Musica, inspiré par le club de football local FC Wenge, et commence à se produire en lever de rideau pour des orchestres renommés.
En 1987, Wenge Musica enregistre son premier album et établit une hiérarchie au sein du groupe pour un fonctionnement plus professionnel. Werrason devient le directeur financier et responsable de la discipline. Le groupe connaît un succès croissant avec la sortie de plusieurs albums, dont « Bouger Bouger » et « Kin E Bougé », qui contribuent à sa renommée.
Au début des années 1990, Wenge Musica sort des albums emblématiques comme « Kala-Yi-Boeing », qui propulse le groupe au sommet de la scène musicale africaine. Werrason se distingue comme l’un des membres les plus populaires du groupe. Cependant, les ambitions individuelles commencent à émerger parmi les membres, notamment avec des projets d’albums solo pour Alain Makaba et JB Mpiana, tandis que Werrason envisage de créer un mini-groupe avec de nouveaux talents.
Après la séparation de Wenge Musica BCBG 4X4, Werrason, initialement abattu, reprend la musique et fonde Wenge Musica Maison Mère avec Didier Masela et Adolphe Dominguez. Ils sont soutenus par des artistes comme Koffi Olomidé et King Kester Emeneya, et recrutent de nouveaux musiciens, dont Ferré Gola et Baby Ndombe. En novembre 1998, le groupe sort son premier album, « Force d’intervention rapide », comprenant 10 titres dont Werrason en signe trois. Le 19 juin 1999, ils se produisent à Villejuif, suivis d’un concert au Palais des Sports de Paris le 4 septembre. En décembre 1999, ils sortent leur deuxième album, « Solola Bien », qui connaît un grand succès et est certifié disque d’or en France en 2000.
Les Réalisations de Werrason

Werrason, artiste congolais, a marqué les années 2000 par plusieurs événements marquants. Le 16 septembre 2000, il devient le deuxième artiste africain à remplir Bercy, avec 17 000 spectateurs. Ce même jour, Aimelia Lias rejoint Wenge Musica Maison Mère. En décembre 2000, le groupe est nommé Meilleur groupe africain aux Kora Awards et sa chanson « Augustine » est reconnue parmi les meilleures chansons africaines.
En juin 2001, Werrason sort son premier album solo, « Kibuisa Mpimpa », qui connaît un grand succès et lui vaut plusieurs récompenses, dont Meilleur artiste masculin d’Afrique aux Kora Awards. En mai 2002, il se produit au Zénith de Paris.
Le 28 décembre 2002, il sort l’album « A la queue leu-leu », qui se vend rapidement à 15 000 exemplaires en une heure. En 2004, après une tournée au Royaume-Uni, plusieurs membres clés de Wenge Musica quittent le groupe pour former Les Marquis de Maison Mère. Werrason sort alors un maxi-single, « Alerte Générale », en décembre 2004, et bat des records lors de sa tournée européenne en 2005.
Il termine l’année avec deux prix aux Kora Awards, dont Meilleur artiste d’Afrique Centrale.
En juillet 2005, Werrason a donné un concert intitulé « Changement de fréquence » à Kikwit, attirant 300 000 spectateurs, considéré par David Van Reybrouck comme le plus grand concert pop jamais organisé. Bien qu’il n’ait chanté que pendant une quinzaine de minutes, il a empoché l’intégralité de la recette, selon son guitariste Flamme Kapaya. Le 4 décembre 2005, il remporte pour la troisième fois le prix du Meilleur artiste d’Afrique centrale lors des Kora Awards en Afrique du Sud, partagé avec Koffi Olomidé.
Le 20 décembre 2005, Werrason sort son deuxième album solo, « Témoignage », un double album de 12 titres, dont « Na Touché » en collaboration avec Jacob Desvarieux. L’album connaît un grand succès, se vendant à plus de 150 000 exemplaires le jour de sa sortie à Kinshasa. En 2006, il se produit au Stade des Martyrs avec Shaggy et sort le maxi-single « Sous-Sol », qui marque son incursion dans la « world music ».
En 2008, il publie l’album « Temps Présent Mayi ya Sika » et se produit au Zénith de Paris pour une troisième fois devant plus de 6 000 spectateurs. Le 18 décembre de la même année, il sort « Simply The Best Of, Vol. 1 ». Enfin, le 15 août 2009, il lance l’album « Techno Malewa Sans Cesse volume 1 », dont 7 des 8 titres sont crédités à son nom.
En décembre 2015, l’artiste sort son album solo « Sans Poteau », incluant des titres inédits comme « Mipende » et des remix de ses anciennes chansons. Le 24 juin 2017, il publie son troisième album solo « 7 Jours de la Semaine », qui comprend 21 titres répartis sur deux CD. Le 29 novembre 2019, il lance un double album avec son groupe Formidable, contenant des morceaux tels que « Parking » et « Esclave ya bolingo ». Le 5 juin 2022, il sort un Maxi-Single de 5 titres intitulé « Contre Boule ». En décembre 2022, il annonce son prochain album « Morote ». En 2024, il prévoit de sortir un single intitulé « Tout se paie ici bas », qui précédera l’album « Morote » et fait en suite un concert sold Out le 15 Février 2025 à Arena grand paris,une salle ayant la capacité de 9000 personnes.
Une Influence Durable pour les générations
Werrason ne se contente pas d’être une icône musicale ; il est également un symbole de résilience et de détermination. Sa capacité à surmonter les défis personnels et professionnels a inspiré de nombreux jeunes Congolais à poursuivre leurs rêves malgré les obstacles. En tant que figure publique, il utilise sa notoriété pour aborder des questions sociales et politiques, sensibilisant ainsi son public à des enjeux cruciaux.
Son style unique, mêlant rumba, soukous et autres genres musicaux, a également ouvert la voie à une nouvelle génération d’artistes qui cherchent à explorer et à fusionner différents styles. Werrason est souvent cité comme une référence par des artistes contemporains tels que Fally Ipupa et Ferre Gola, qui reconnaissent son influence sur leur propre musique.
En somme, Werrason est bien plus qu’un simple artiste ; il est une légende vivante qui a su marquer l’histoire de la musique congolaise par son talent, sa créativité et son engagement social. Alors que la musique congolaise continue d’évoluer, son héritage perdurera sans aucun doute, inspirant les générations futures à embrasser leur culture tout en innovant. Dans un monde en constante évolution, Werrason reste une source d’inspiration pour tous ceux qui aspirent à faire entendre leur voix à travers la musique.
Fiston Tshibangu


