Le mercredi 05 mars 2025, une délégation conjointe de la Conférence épiscopale nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo a été reçue en audience par le président ougandais Yoweri Museveni.
L’objectif est de plaider pour un retour à la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo, en proie à une insécurité chronique due à la présence de groupes armés.
Devant les évêques catholiques et pasteurs protestants, Museveni a insisté sur la nécessité d’un dialogue direct entre Kinshasa et les rebelles du M23.
Une approche que rejette fermement le régime de Félix Tshisekedi, qui considère cette rébellion comme un groupe terroriste soutenu par le Rwanda.
Une mission diplomatique de longue haleine
Cette rencontre avec le président ougandais s’inscrit dans une série d’entretiens menés par la délégation CENCO-ECC auprès des dirigeants de la région des Grands Lacs.
Le 27 février dernier, les évêques et pasteurs avaient déjà été reçus à Brazzaville par le président Denis Sassou N’Guesso. Lors de cette entrevue, le chef de l’État congolais avait encouragé cette initiative diplomatique, saluant le rôle des leaders religieux dans la quête de la paix.
Auparavant, le 04 février, la même délégation avait remis au président Félix Tshisekedi un document détaillant des propositions concrètes pour mettre fin aux violences à l’Est. Ce document recommandait notamment des efforts accrus pour la réconciliation, un renforcement du dialogue national et une plus grande implication des acteurs régionaux.
En plus de leurs discussions avec les chefs d’État, les responsables religieux ont également rencontré les présidents des institutions publiques congolaises, des leaders de groupes armés ainsi que des représentants de l’opposition.
L’objectif est clair d’inclure toutes les parties prenantes dans une vision commune de la paix afin d’établir des bases solides pour d’éventuelles négociations.
Quel avenir pour l’initiative CENCO-ECC ?
Avec la poursuite de cette tournée diplomatique, la délégation prévoit de rédiger un rapport final qui sera soumis au président Tshisekedi. Ce document pourrait jouer un rôle clé dans de futures discussions et contribuer à renforcer les efforts de pacification.
Mais au-delà des rencontres officielles, la question demeure : Kinshasa acceptera-t-il d’explorer la voie du dialogue avec le M23, comme le préconise Museveni ? Ou maintiendra-t-il sa ligne dure, misant sur la force militaire et la pression diplomatique contre le groupe rebelle et ses soutiens présumés ?
Dans un contexte où les tensions restent vives dans l’Est de la RDC, l’initiative de la CENCO et de l’ECC montre au moins que la société civile refuse d’être un simple spectateur et cherche activement des solutions pour sortir du cycle de la violence.
Lydia Mangala


