Femme d’affaires accomplie et modèle de leadership féminin en République Démocratique du Congo, Julie Nsuele Manika incarne l’audace et la détermination.
Entrepreneure, présidente de la Fondation GRÂME, CEO de Success 360°, administratrice et gérante de PowerGroupe, ainsi qu’experte en communication, elle a pris la parole avec passion autour du sous-thème : « Mentorat et réseautage : bâtir des conditions pour réussir ».
Son intervention, tenue à l’occasion de la conference organisée par la Dynamique Femme UNIKIN, a offert une véritable leçon de leadership aux jeunes et aux femmes aspirant à transformer leur environnement.
Le leadership : une responsabilité avant tout collective
Dès le départ de son intervention, Julie Nsuele a tenu à redéfinir le sens du leadership, non comme un statut ou un privilège, mais comme une responsabilité sociale et communautaire.
« On parle de leadership parce qu’on veut créer des Songa Nzila, c’est-à-dire des traceurs de chemin », a-t-elle expliqué, en insistant sur le fait que le vrai leader n’agit jamais seul, il inspire, il fédère et il fait grandir les autres.
Pour elle, le leadership ne se limite pas aux fonctions officielles :
« On peut être leader dans sa famille, dans sa classe, dans son quartier ou dans son église. Être leader, c’est d’abord prendre des initiatives, mobiliser les autres autour d’une vision claire et d’une cause commune », a-t-elle poursuivi.
Elle a rappelé que la crédibilité du leader repose sur l’intégrité et la constance :
« Si vous perdez la confiance de vos pairs, il devient difficile d’exercer votre influence. Le respect s’obtient par la cohérence entre vos paroles et vos actions », a-t-elle affirmé avec assurance.
Selon elle, un bon leader doit aussi savoir préparer sa relève :
« Quand on est leader, il faut savoir déléguer. Il faut former ceux qui partageront votre vision et pourront agir en votre absence. C’est ainsi qu’on bâtit la continuité », a-t-elle insisté.
Mentorat : un pilier de la transmission et de la réussite
En abordant la question du mentorat, Julie Nsuele a livré un témoignage personnel fort, illustrant son propre parcours professionnel.
« J’ai eu la chance d’avoir deux mentors dans ma vie. L’un d’eux, aujourd’hui décédé, m’a appris le sens du travail bien fait et la rigueur », a-t-elle confié, soulignant l’impact transformateur de cette relation.
Elle a ensuite précisé la différence entre mentorat et coaching :
« Le mentor n’est pas un coach. Le coach travaille sur la performance, tandis que le mentor accompagne le développement personnel et professionnel sur la durée. Le mentor n’est pas non plus un sponsor ; il ne finance pas, il guide, il conseille, il ouvre les portes », a-t-elle clarifié.
Pour elle, la clé du mentorat réside dans l’initiative du mentoré :
« Ce n’est pas au mentor de venir vous chercher. C’est à nous, jeunes, de nous approcher des personnes expérimentées et de leur présenter nos besoins et nos projets », a-t-elle insisté.
Elle a aussi mis en garde contre certaines dérives :

« Il arrive que des mentorés craignent de se faire voler leurs idées, ou que des mentors hésitent à encadrer par peur de former leurs futurs concurrents. Mais si nous voulons bâtir un pays fort, nous devons dépasser ces craintes et apprendre à préparer la relève », a-t-elle plaidé.
Selon elle, le mentorat véritable repose sur la confiance mutuelle, la sincérité et la vision commune du progrès collectif.
Réseautage : l’art de bâtir des ponts durables
Dans la deuxième partie de son intervention, Julie Nsuele a mis l’accent sur le pouvoir du réseautage, qu’elle considère comme un levier essentiel du développement personnel et professionnel.
« Le réseautage est un instrument de croissance. Il ouvre des portes, relie des idées, et accélère les opportunités », a-t-elle déclaré avec conviction.
Cependant, elle a regretté que beaucoup de jeunes réduisent le réseautage à la recherche d’une aide financière ou matérielle.
« Trop souvent, les jeunes approchent les autres uniquement pour demander quelque chose. Or, une relation professionnelle ne se construit pas sur la demande, mais sur l’échange et la valeur que l’on apporte », a-t-elle souligné.
Pour illustrer ses propos, elle a livré un conseil pratique :
« Quand vous entrez en contact avec quelqu’un, ne commencez pas par demander un service. Présentez-vous, montrez ce que vous faites, ce que vous apportez. Celui qui a quelque chose recevra toujours davantage, mais celui qui n’a rien, on lui retirera même le peu qu’il a », a-t-elle cité, s’appuyant sur un principe biblique.
Elle a encouragé les jeunes à se doter d’outils simples, mais professionnels :
« Ayez toujours une carte de visite, même en tant qu’étudiant. C’est un petit support, mais il témoigne de votre sérieux et facilite la mise en relation », a-t-elle conseillé.
Pour elle, le réseautage n’est pas une simple collection de contacts :
« C’est une stratégie. Il faut appartenir à des cercles, à des structures qui réunissent des compétences et des profils complémentaires. C’est là que naissent les opportunités réelles », a-t-elle expliqué.
Leadership, mentorat et réseautage : un triptyque pour bâtir l’avenir
En conclusion, Julie Nsuele a exhorté les jeunes à adopter une vision stratégique de leur parcours, en investissant dans les relations humaines autant que dans la compétence.
« Le leadership, le mentorat et le réseautage sont les trois piliers de la réussite. Celui qui sait mobiliser, apprendre et se connecter aux autres ne peut que grandir », a-t-elle affirmé avec énergie.
Elle a terminé sur une note d’humilité et d’encouragement :
« Ne portez pas la pression du titre ou du regard des autres. Évaluez vos actions, ajustez vos pas, mais surtout, avancez. Le leadership n’est pas un but, c’est un chemin », a-t-elle conclu.
À travers ses mots, Julie Nsuele Manika a offert un véritable manifeste pour une génération de femmes et de jeunes prêts à incarner un leadership nouveau, inclusif, responsable et inspirant.
Son intervention a démontré qu’en RDC, le leadership féminin n’est pas seulement une aspiration, mais une force en marche, capable de bâtir des ponts entre les générations et de transformer la société en profondeur.
Lydia Mangala


