À Kinshasa, la population souffle un peu face à la baisse significative du prix du maïs, aliment de base dans de nombreux foyers congolais.
Le sac de 100 kg, qui se vendait encore récemment à 200 000 francs congolais (environ 70 USD), est désormais cédé à 150 000 FC (environ 52 USD) sur plusieurs marchés de la capitale, soit une baisse de 25 %.
Cette évolution réjouit les consommateurs, mais révèle aussi les limites structurelles qui empêchent une réduction encore plus marquée des prix.
Selon un communiqué de la vice-primature de l’Économie publié le vendredi 6 juin 2025, cette tendance à la baisse est attribuée à la surabondance du maïs sur les marchés, notamment grâce à la relance de la production dans les provinces du Kwilu, Kwango et Kongo Central.
Des prix en chute sur plusieurs marchés
L’impact de cette surproduction se fait sentir sur l’ensemble des marchés de la ville : Luza, Gambela, Zigida, Moalart, Selembao, UPN, Matete, Matadi-Kibala, les prix à la mesurette, ou « Ekolo », ont également chuté. La mesurette qui coûtait 5 000 FC est désormais vendue entre 1 800 et 3 500 FC.
Cette chute rapide s’explique par l’urgence des commerçants à écouler des stocks rapidement, pour réinvestir dans de nouveaux achats.
Des obstacles sur la route de la baisse
Toutefois, cette embellie des prix reste freinée par un problème de fond, les nombreuses barrières illégales sur les routes nationales, notamment sur l’axe Kinshasa-Kikwit.
Des agents du ministère de l’Économie nationale, envoyés sur le terrain pour vérifier les prix, ont souligné que le coût du transport est lourdement alourdi par ces points de contrôle abusifs, souvent tenus par des militaires ou des agents non mandatés.
Entre espoir et spéculation
Malgré cette dynamique baissière, certains commerçants résistent encore à l’idée de réduire leurs prix, invoquant une spéculation persistante ou des pertes enregistrées auparavant.
Cette attitude témoigne des distorsions qui caractérisent le marché congolais, où l’informel, les pratiques abusives et l’absence de régulation cohérente pèsent toujours lourdement sur les prix.
Des avancées à consolider
Pour les autorités, cette baisse est également le fruit d’une volonté politique. La vice-primature de l’Économie, dirigée par Daniel Mukoko Samba, y voit un premier signe tangible des efforts entrepris pour juguler la vie chère par la relance de la production locale.
Les prix du maïs à Kinshasa commencent désormais à s’aligner sur ceux pratiqués dans le Kasaï ou le Katanga, signe d’un certain rééquilibrage du marché.
Cependant, pour que cette tendance profite réellement aux ménages, les experts appellent à une action urgente du gouvernement pour démanteler les barrières illégales et fluidifier la chaîne logistique.
La libre circulation des biens reste un défi majeur en RDC, où les coûts de transport sont souvent décuplés par des tracasseries injustifiées.
Lydia Mangala


