Face à l’escalade de l’offensive menée par les Forces de défense rwandaises et le M23 dans l’est de la RDC, l’Union européenne a convoqué ce jeudi l’ambassadeur du Rwanda auprès de l’UE. Cette démarche, qui marque un tournant dans la diplomatie régionale, traduit la volonté de Bruxelles de condamner fermement les actions militaires qui violent le cessez-le-feu instauré sous l’égide du processus de Luanda. Dans son communiqué, l’UE a exigé le retrait immédiat des troupes rwandaises du sol congolais et a appelé à la cessation du soutien apporté aux groupes armés, soulignant ainsi l’urgence d’un retour au dialogue.
Parallèlement, Washington a réagi en inscrivant sur la liste noire le général à la retraite James Kabarebe, ministre d’État chargé de l’intégration régionale, ainsi que Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23. Ces sanctions, visant à tenir pour compte les responsables des actions déstabilisatrices dans l’Est de la RDC, s’inscrivent dans une stratégie américaine visant à freiner l’expansion des forces hostiles et à protéger la stabilité régionale.
En arrière-plan de ces mesures se profile l’influence déterminante de Thérèse Wagner, ministre congolaise des Affaires étrangères, dont les appels répétés lors des séances du Conseil de sécurité ont contribué à renforcer la pression internationale sur Kigali. Wagner, fervente défenseure de la souveraineté congolaise, a insisté sur la nécessité d’imposer des sanctions ciblées, notamment des gels d’avoirs et des interdictions de voyager, afin de dissuader toute intervention militaire sur le territoire de la RDC et de permettre au pays de poursuivre son processus de reconstruction en paix.
La convocation de l’ambassadeur rwandais par l’UE témoigne d’une volonté de plus en plus affirmée de la communauté internationale de ne pas tolérer l’escalade des hostilités. En liant ces sanctions aux directives émises par Washington, Bruxelles réaffirme son soutien aux efforts africains pour parvenir à une résolution pacifique du conflit. Dans ce contexte, la pression diplomatique sur le Rwanda se renforce, avec l’espoir que des mesures plus robustes seront adoptées afin d’exiger le retrait des troupes et de mettre un terme aux exactions qui minent la stabilité dans l’Est de la RDC.
Les développements récents sur le terrain, conjugués aux actions coordonnées des États-Unis et de l’Union européenne, annoncent une phase de plus en plus déterminée de la lutte diplomatique contre l’agression extérieure. Alors que la situation demeure critique, ces mesures envoient un message clair : la communauté internationale ne reculera devant rien pour restaurer la paix et garantir l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo.
Lydia Mangala


