Ce vendredi 6 juin 2025, la République démocratique du Congo a franchi une étape majeure dans la structuration de ses filières d’exportation agricole en publiant le document RDC EXPORT.
Présenté à Kinshasa, ce rapport stratégique, élaboré par l’Agence nationale pour la promotion des exportations (ANAPEX), dresse un état des lieux complet des principales productions traditionnelles congolaises et propose une vision claire des tendances d’exportation.
De Kinshasa à Kolwezi, en passant par Lubumbashi, ce document se veut un levier pour attirer les investisseurs, renforcer les capacités des producteurs et coordonner l’action des différents ministères concernés.
Un panorama exhaustif des filières traditionnelles

Le document RDC EXPORT se distingue par la richesse de ses analyses sur les cultures emblématiques du pays, telles que le café, le cacao, l’huile de palme, le manioc, le maïs et l’ananas.
Chaque filière est présentée sous l’angle des zones de production les plus dynamiques, avec des informations précises sur les saisons culturale et les volumes historiquement récoltés.
Cette approche géographique et temporelle permet de comprendre comment optimiser la récolte et de dégager les périodes pendant lesquelles la qualité et la quantité sont les plus favorables à l’exportation.
Les experts d’ANAPEX ont travaillé de concert avec les services du ministère de l’Agriculture pour collecter et vérifier ces données, de manière à offrir une vision réaliste de la capacité de production nationale et des marges de progression possibles.
Encourager la coopération interinstitutionnelle

La remise officielle du rapport au ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a mis en lumière l’importance de la synergie entre les ministères sectoriels.
Le document insiste sur la nécessité d’une collaboration étroite entre l’ANAPEX, le ministère de l’Agriculture et celui du Développement rural afin de compléter la chaîne de valeur, depuis la production jusqu’à l’exportation.
Le ministre a souligné que la vulgarisation du contenu de RDC EXPORT auprès des acteurs locaux doit être l’œuvre conjointe de toutes les parties prenantes, pour éviter que les données restent lettre morte dans un bureau ministériel.
Il a rappelé que la revitalisation des infrastructures rurales et l’appui aux organisations paysannes ne pourront se faire qu’en alignant leurs actions sur les recommandations du rapport.
Former pour gagner en compétitivité à l’international

Pour que la RDC devienne un exportateur reconnu sur les marchés mondiaux, la formation des producteurs et des exportateurs occupe une place centrale.
Le ministre Julien Paluku a chargé l’ANAPEX d’intégrer un volet pédagogique à son programme d’action, afin que chaque producteur puisse comprendre les exigences sanitaires et phytosanitaires des différents pays importateurs.
Il a également insisté sur l’importance d’initier les acteurs locaux aux mécanismes de négociation commerciale et aux procédures logistiques.
Grâce aux partenariats noués avec l’Organisation mondiale du Commerce, des sessions de renforcement de capacités seront organisées dans les mois à venir, pour permettre aux entrepreneurs agricoles congolaise de disposer des clés nécessaires à l’ouverture de nouvelles portes sur l’Amérique, la Chine, l’Europe et l’Inde, mais aussi à l’intérieur de l’Afrique, dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine.
Vers une valorisation accrue des produits congolais
En rendant publics les volumes actuels et les gisements de croissance, RDC EXPORT se positionne comme un véritable outil d’intelligence économique.
Les analyses font apparaître des opportunités de modernisation des techniques culturales, notamment pour le café et le cacao, qui figurent parmi les meilleures qualités au monde.
Pour l’ananas et le manioc, l’accent est mis sur la transformation locale afin d’augmenter la valeur ajoutée avant exportation.
Quant à l’huile de palme et au maïs, le rapport identifie les régions les plus propices à l’extension des plantations et à la mise en place d’unités de conditionnement respectueuses des normes internationales.
En soulignant ces axes de progression, les experts d’ANAPEX espèrent susciter des partenariats public-privé et inciter à la concrétisation de projets d’industrialisation agricole.
Une mobilisation générale pour la réussite du projet
En conclusion de la cérémonie de remise, le ministre du Commerce extérieur a lancé un appel vibrant à tous les acteurs concernés : producteurs, coopératives, opérateurs privés, partenaires techniques et financiers et administrations publiques doivent s’emparer du document RDC EXPORT et en faire leur feuille de route.
Des équipes de terrain seront bientôt déployées pour organiser des ateliers de formation et de concertation dans les provinces, afin que chaque région puisse adapter les recommandations à ses spécificités agroécologiques et socioéconomiques.
Au-delà des chiffres et des graphiques, ce rapport témoigne de la volonté du gouvernement congolais de renforcer l’intégration de la RDC dans les circuits commerciaux internationaux et de faire fructifier les richesses agricoles du pays au bénéfice de ses populations.
Lydia Mangala


