La République Démocratique du Congo continue de mobiliser la communauté internationale face à l’aggravation de la crise sécuritaire dans l’Est du pays. Dans la soirée du vendredi 21 février, le Président Félix Antoine Tshisekedi a reçu David Lammy, Secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, venu réaffirmer le soutien de Londres à Kinshasa. Cette rencontre, d’une intensité diplomatique notable, a permis de passer en revue la situation alarmante dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où la présence des forces rwandaises et du M23 alimente un conflit aux conséquences humanitaires désastreuses.
David Lammy n’a pas mâché ses mots. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, le Royaume-Uni entend peser de tout son poids pour que les engagements pris lors du sommet de Dar Es Salam soient respectés par toutes les parties impliquées. Il a averti que, si le Rwanda persistait dans son ingérence militaire en RDC, Londres pourrait envisager des sanctions contre le régime de Paul Kagame. Une prise de position qui marque un durcissement notable du discours britannique face à Kigali.
Au-delà des mots, la Grande-Bretagne envisage aussi une action humanitaire concrète. En réponse à l’appel du Président Tshisekedi, David Lammy a assuré que son pays apporterait une aide significative aux populations déplacées et victimes des affrontements. Une promesse qui résonne comme un signe d’engagement face à l’une des pires crises humanitaires que connaît la région.
De son côté, Félix Tshisekedi a salué cette prise de position et rappelé que la RDC privilégie toujours la voie diplomatique pour résoudre ce conflit. Il a réaffirmé son attachement aux cadres de dialogue des processus de Luanda et de Nairobi, qu’il considère comme les seules plateformes légitimes pour parvenir à une paix durable.
Cependant, derrière cette posture pacifique, Kinshasa se montre de plus en plus ferme face à Kigali. L’appui britannique vient renforcer une dynamique internationale qui, progressivement, met le Rwanda sous pression. Entre condamnations diplomatiques et menaces de sanctions, le régime de Paul Kagame pourrait bientôt se retrouver face à des répercussions bien plus lourdes que de simples mises en garde.
La visite de David Lammy s’inscrit dans une séquence diplomatique où la RDC tente de rallier un maximum de soutiens face à l’agression qu’elle subit. La France et les États-Unis ont déjà exprimé leurs préoccupations, mais le passage à des sanctions effectives reste un défi. Le Royaume-Uni, en haussant le ton, pourrait ouvrir la voie à une riposte occidentale plus coordonnée.
Pendant ce temps, sur le terrain, la population congolaise continue de subir les affres de la guerre, entre déplacements forcés, massacres et insécurité chronique. Si l’appui diplomatique et humanitaire britannique constitue un signal fort, la grande question demeure : quand ces engagements se traduiront-ils en actions concrètes capables d’enrayer la spirale de violence ?
Lydia Mangala


