Confrontés à un arriéré de remboursements du Fonds de Solidarité de Santé et de la Couverture Santé Universelle, Monkole et plusieurs structures confessionnelles ont annoncé, au début du mois de juin 2025, la suspension, partielle ou totale, des services de maternité et de néonatologie gratuits.
Monkole contraint de couper les services subventionnés
Le Centre Hospitalier Monkole a révélé, dans un communiqué daté du 2 juin, qu’à compter du samedi 7 juin 2025 il ne pourra plus prendre en charge à titre gratuit les accouchements et la néonatologie.
L’établissement pointe un arriéré de paiements non soldés depuis octobre 2024 par le Fonds de Solidarité de Santé.
Soucieux de préserver son équilibre financier et de continuer à offrir des soins de qualité, Monkole se voit dans l’obligation de suspendre temporairement ces prestations essentielles, en espérant un règlement rapide de la situation.
Les réseaux confessionnels réclament justice financière
À la même période, les hôpitaux dépendant des Églises protestantes, catholiques, de l’Armée du Salut et de l’Église Kimbanguiste ont fait valoir, dans une lettre adressée au Coordonnateur national de la Couverture Santé Universelle, l’extrême difficulté à maintenir la gratuité des consultations prénatales et des accouchements.
Ils dénoncent huit mois d’impayés sur les factures d’accouchement, plus de vingt mois de non-paiement des consultations et échographies obstétricales, ainsi qu’une retenue systématique de trente pour cent des fonds validés pour l’achat des médicaments.
Face à cette crise, ils ont décidé que seuls les actes de consultation et d’accouchement resteraient gratuits après le 5 juin, et que, sans solution d’ici au 19 juin, ils seraient contraints de rendre payants l’ensemble des soins.
Des conséquences lourdes pour les mères et les nouveau-nés
Cette double suspension fragilise directement les femmes enceintes, notamment les plus démunies, qui se retrouvent privées d’un accès gratuit à des soins de périnatalité.
Le retour des paiements à la charge des patientes risque d’entraîner une hausse des accouchements non assistés et d’exposer les nouveau-nés à des risques de complications.
Les professionnels de santé alertent sur le danger d’un tel recul, alors même que la gratuité de la maternité constituait l’un des piliers de la politique de santé publique.
Un appel pressant au gouvernement
À travers leurs communiqués, Monkole et les structures confessionnelles appellent l’État congolais et le Conseil national de la Couverture Santé Universelle à débloquer les fonds dus et à signer, au plus vite, les avenants de convention garantissant le financement régulier des activités obstétricales.
Ils insistent sur la nécessité d’une prise en charge sincère pour que les établissements puissent continuer à assurer des soins accessibles et éviter une crise humanitaire aux portes des maternités.
Sans cette intervention rapide, la perspective d’une généralisation des paiements oblige les hôpitaux à revoir profondément leur modèle de prise en charge, au risque de compromettre les acquis obtenus en faveur de la santé maternelle et néonatale en RDC.

Lydia Mangala


