Face aux atrocités perpétrées à Goma et dans le Sud-Kivu, le gouvernement congolais accueille favorablement les sanctions récentes émises par le Bureau du contrôle des avoirs étrangers du Département du Trésor américain.
Selon Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, ces mesures interviennent à un moment critique et traduisent, selon lui, le besoin impérieux que les déclarations de condamnation, notamment celles portées par l’administration américaine, soient concrétisées par des actions tangibles. Il a expliqué que, considérant la barbarie observée dans l’est du pays, il était grand temps que des mesures de rétorsion viennent appuyer les mots par des faits.
Dans le cadre de ces sanctions, le gouvernement américain a ciblé plusieurs responsables, dont James Kabarebe, ministre d’État rwandais chargé de l’intégration régionale, ainsi que Lawrence Kanyuka Kingston, figure éminente et porte-parole du M23 et de l’Alliance Fleuve Congo, sans oublier deux de ses sociétés enregistrées respectivement au Royaume-Uni et en France. Pour le porte-parole Muyaya, cette première vague est appréciée, bien qu’il en appelle à un renforcement des mesures, non seulement par les États-Unis, mais également par les Nations-Unies et les gouvernements européens, afin d’accroître leur caractère dissuasif.
Le porte-parole insiste sur la nécessité d’une réponse internationale plus robuste pour contraindre le Rwanda à retirer ses troupes de la RDC, permettant ainsi au pays de poursuivre sereinement son processus de reconstruction. Il rappelle que, dans l’opinion congolaise, plusieurs voix s’élèvent pour sanctionner le régime rwandais, et il estime que les responsables, dont les noms figurent désormais dans les registres, doivent être sanctionnés sans tarder.
Cette bataille sur le front diplomatique est d’autant plus significative que la question des sanctions est devenue récurrente dans les discours internationaux. Muyaya souligne, à titre d’exemple, le retour fréquent de la ministre d’État en charge des Affaires étrangères devant le Conseil de sécurité des Nations-Unies, illustrant la constance de la position américaine qui condamne le Rwanda et appelle à son retrait.
Par ailleurs, le contexte s’enrichit d’antécédents marquants, comme le cas de Corneille Nangaa, président de l’AFC, désormais sanctionné depuis le 25 juillet 2024, et déjà visé depuis 2019 lorsqu’il était à la tête de la CENI pour avoir compromis les processus démocratiques en RDC. Ces mesures viennent renforcer la détermination du gouvernement congolais à voir les responsables, qu’ils soient rwandais ou liés aux mouvements rebelles, être tenus pour compte.
En somme, ce signal fort des sanctions américaines, bien que salué comme un pas en avant, n’est perçu que comme le début d’une lutte diplomatique plus vaste, visant à restaurer la paix et la stabilité dans une région en proie aux violences et aux conflits persistants. La RDC, par le biais de ses porte-parole, espère désormais voir l’éventail des sanctions se resserrer pour forcer le retrait des troupes étrangères et mettre fin aux exactions qui continuent de ravager le pays.
Lydia Mangala


