Ce mercredi 26 février, la Fédération Nationale des Jeunes Entrepreneurs du Congo a officiellement lancé dans l’après-midi sa rentrée économique 2025, à Rotana. U événement marquant qui s’inscrit dans la tradition de cette organisation engagée depuis plus d’une décennie dans la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes en République Démocratique du Congo.
Placée sous le patronage du secteur commercial, cette rencontre a réuni des figures majeures du gouvernement, des institutions économiques et des jeunes entrepreneurs venus de plusieurs provinces du pays. Parmi les personnalités présentes, le Vice-Premier ministre en charge de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a prononcé un discours inspirant sur la résilience entrepreneuriale en période de crise. La ministre de la Jeunesse, représentée par son directeur de cabinet adjoint, ainsi que le ministre de l’industrie et de développement de Petites et Moyennes Entreprises, représenté par Clément Mushengezi , ont également apporté leur soutien à cette initiative.
Dès l’ouverture, l’événement a pris une dimension patriotique avec une minute de silence en hommage aux victimes des conflits dans l’Est du pays. Un rappel poignant que l’essor économique ne peut être dissocié de la stabilité nationale.
Cette réalité a été soulignée dans les interventions officielles, notamment par Don Divin, représentant de la ministre de la Jeunesse, qui a rappelé que « l’économie prospère ne peut exister sans la paix »,exhortant les jeunes entrepreneurs à être des acteurs du développement en dépit des défis sécuritaires.
Le coordonnateur de la FNJEC, Eric Makuala, a marqué les esprits par son appel appuyé à un soutien accru de l’État et des institutions économiques, insistant sur le fait que la fédération, en onze ans d’existence, a encadré et accompagné plus de 2 500 jeunes entrepreneurs et se positionne comme un acteur clé dans l’incubation de projets d’avenir. Il a plaidé pour une collaboration renforcée avec la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) et le Fonds de Garantie de l’Entrepreneuriat au Congo (FOGEC) afin d’améliorer le réseautage et l’accès au financement pour les jeunes porteurs de projets.
Les discussions ont également mis en avant la nécessité d’adapter l’entrepreneuriat aux mutations technologiques. Un panel a ainsi exploré le rôle de l’innovation et de l’intelligence artificielle dans le développement économique en temps de guerre.
Pierre-Cédric Kibingu, responsable du FOGEC, a détaillé les mécanismes mis en place pour garantir le financement des jeunes entrepreneurs congolais à travers l’outil VIJANA, conçu spécifiquement pour les 18-35 ans. Il a insisté sur l’importance d’intégrer les incubateurs pour maximiser les chances de succès des projets, soulignant que le FOGEC a déjà organisé trois cohortes de financement dans quinze provinces.
Malorie Luntadi, chargée des opérations du projet Transforme, a présenté l’impact de cette initiative gouvernementale qui vise à structurer et dynamiser l’entrepreneuriat congolais à travers des formations et des subventions. En 2024, ce programme a reçu 238 000 candidatures féminines, aboutissant à la sélection de 31 000 participantes pour des formations, dont 25 000 ont bénéficié d’un soutien financier. L’identification de 30 000 entreprises à travers le pays a révélé que 12 000 d’entre elles opéraient encore dans l’informel et nécessitaient un accompagnement vers leur formalisation.
Un appel aux jeunes entrepreneurs pour repousser les limites

Dans une ambiance empreinte de motivation et d’engagement, le Vice-Premier ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a livré un message fort en citant cette maxime : « Les obstacles, ce sont ces choses effroyables que l’on voit dès qu’on arrête de fixer nos objectifs ».
Il a encouragé les jeunes entrepreneurs à voir dans les crises actuelles des opportunités à saisir, rappelant que
« la RDC ne s’effondrera pas, elle ne peut rester debout qu’avec des citoyens debout et des entrepreneurs debout ».
Une représentation nationale venue de toutes les provinces de la République

L’événement s’est poursuivi avec la présentation des différentes délégations venues des provinces du pays, démontrant l’ampleur et la diversité du réseau FNJEC à travers la RDC. Le ministre provincial de l’Entrepreneuriat de la province du Kwango, le président du Conseil de la Jeunesse du Sankuru, ainsi que des représentants de plusieurs antennes FNJEC de provinces telles que le Haut-Katanga, le Kwilu, le Kongo-Central, Mbuji-Mayi, Goma, Kananga, Tanganyika, Lualaba, Tshikapa et Lomami, ont partagé leurs expériences et défis respectifs.
La remise des prix, une reconnaissance des jeunes qui impactent leur communauté

L’un des moments marquants de cette rentrée économique a été la remise des prix récompensant les efforts et les performances des membres de la FNJEC. La meilleure province a été attribuée au Kasaï Oriental, tandis que Dieudonné Kanku et Eugénie Tshiala ont été distingués pour leur engagement. Deux jeunes entrepreneurs prometteurs, Merveille Bakadjuna et Aurélie Ngua, ont été récompensés dans la catégorie « Espoir » pour la croissance remarquable de leurs entreprises aussi nouvellement nées.
En outre, le point culminant de cette journée a été le lancement officiel de la rentrée économique 2025, marqué par la coupure du ruban par le Vice-Premier ministre Daniel Mukoko Samba, symbolisant l’engagement renouvelé de la FNJEC à accompagner la jeunesse entrepreneuriale congolaise vers un avenir prospère.
L’événement s’est achevé sur une note de convivialité avec la visite des stands d’exposition, offrant aux participants l’opportunité de découvrir des projets innovants et d’échanger sur les perspectives de collaboration.
À travers cette rentrée économique, la FNJEC réaffirme son ambition de bâtir une économie plus inclusive et dynamique, portée par une jeunesse audacieuse, innovante et résiliente. Malgré les défis du contexte actuel, cet événement a prouvé que la flamme de l’entrepreneuriat congolais ne cesse de briller et que l’avenir repose sur une génération d’acteurs économiques déterminés à transformer le pays par le travail et l’innovation.
Lydia Mangala


