William Yakutumba, récemment désigné chef des miliciens Wazalendo sur lesquels Kinshasa compte pour son système de défense, a clairement exprimé son désaccord avec toute initiative de dialogue avec les rebelles du M23/AFC, lesquels bénéficient du soutien du Rwanda et de son armée RDF.
Lors d’une sortie médiatique, il a déclaré :
« Nous sommes profondément inquiets. Il ne fait aucun doute sur ce que le président Tshisekedi décidera. Lorsque nous, agissant au nom du président, constatons la situation actuelle, nous ne savons plus comment éviter un nouvel affrontement. Du côté des M23, il ne s’agit pas de négociations, mais d’un conflit inévitable, car notre pays a déjà tenté d’engager un dialogue avec ces groupes lorsqu’ils faisaient partie de la CNDP, des discussions qui se sont soldées par des résultats désastreux. Nous ne pouvons tolérer une répétition de ces négociations défaillantes, qui ne font qu’alimenter un conflit balkanisé et sans issue. »
Ces propos reflètent une inquiétude grandissante au sein des forces de défense, et traduisent la détermination de Yakutumba à ne pas céder face aux pressions qui, selon lui, pourraient compromettre la stabilité nationale. Le refus catégorique d’entamer tout dialogue avec le M23 s’inscrit dans une stratégie visant à prévenir de futurs affrontements et à maintenir une ligne de défense ferme.
Dans le climat actuel de tensions régionales, où la situation en RDC demeure particulièrement complexe, ces déclarations interviennent comme un signal fort. Elles soulignent que, pour les responsables de la défense de Kinshasa, les précédentes tentatives de négociation avec les groupes rebelles, notamment durant leur intégration à la CNDP, ont démontré leur inefficacité et leur dangerosité.
La position de William Yakutumba s’inscrit donc dans une volonté claire de ne pas répéter les erreurs du passé et de protéger l’intégrité nationale contre toute forme de négociation qui pourrait, selon lui, ouvrir la voie à de nouveaux conflits. Les observateurs notent que ce discours ferme reflète la détermination des miliciens Wazalendo à soutenir une politique de défense sans compromis, dans un contexte où les enjeux sécuritaires restent élevés.
Alors que la situation régionale continue d’évoluer, les propos de Yakutumba rappellent l’importance, pour l’État, de préserver une posture de fermeté face aux tentatives de déstabilisation. La question demeure désormais de savoir comment cette ligne de conduite influera sur les relations avec les différents acteurs régionaux et sur la dynamique du conflit en cours.
Lydia Mangala


