Le mardi 3 juin 2025, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba, a réuni les bourgmestres et les chefs de quartiers pour mettre fin à l’occupation illégale des espaces publics, démanteler les marchés pirates et rétablir l’ordre dans la capitale.
Cette opération, baptisée « Balabala eza wenze te » (les avenues ne sont pas des marchés), vise à redorer l’image de Kinshasa et à dégager les voies pour les infrastructures routières.
Mettre fin à l’anarchie dans les carrefours et sur les trottoirs

Dès l’ouverture de la séance, Daniel Bumba a été formel :
« Les carrefours encombrés doivent être libérés sans délai ».
Il a rappelé que les emprises publiques, jadis destinées aux déplacements et aux activités administratives, sont aujourd’hui envahies par des étals improvisés et des garages de fortune.
Sous son impulsion, chaque bourgmestre et chef de quartier a reçu l’instruction d’organiser des descentes immédiates pour démolir toute installation anarchique sur les chaussées et les trottoirs.
Les autorités locales devront veiller à ce que les vendeurs informels déplacent leurs étals loin des axes principaux, sous peine de sanctions.
Éradication des marchés pirates et stationnement sauvage

Au cœur de « Balabala eza wenze te », la question des marchés pirates est centrale. Le gouverneur a exigé leur démolition immédiate :
« Les avenues ne sont pas des marchés », a-t-il martelé, rappelant que ces zones d’occupation entraînent embouteillages et insalubrité.
Dès lors, les bourgmestres doivent identifier tous les points noirs, qu’il s’agisse de stands de fortune ou de garages clandestins, et coordonner leur destruction avec la Police nationale congolaise (PNC) et les divisions urbaines.
Parallèlement, le stationnement sauvage, qui entrave le passage des véhicules d’urgence et crée des bouchons, est désormais totalement prohibé. Toute infraction sera punie par une amende ou l’enlèvement immédiat du véhicule.
Interdiction du tapage sonore : nuit et jour

Parmi les nuisances ciblées, le tapage sonore figure en bonne place. Daniel Bumba a rappelé que la ville ne doit plus souffrir de radios à plein volume ou de haut-parleurs installés à même la rue, y compris en pleine journée.
Dans le cadre de l’opération, les autorités municipales et la PNC sont chargées de veiller au respect des horaires et de sévir contre tout équipement sonore non autorisé. Le gouverneur a insisté :
« Pas de nuisance sonore, ni de jour ni de nuit ».
Les contrevenants s’exposeront à des sanctions immédiates, allant de l’amende à la saisie du matériel.
Collaboration renforcée entre services publics et Police
Pour réussir cette mission, Daniel Bumba a appelé à une collaboration étroite entre la PNC, les divisions urbaines et les autres services publics concernés notamment ceux d’hygiène, de voirie, d’aménagement.
Il a insisté sur le fait que seul un travail de terrain coordonné permettra de maintenir les résultats. Des cellules de suivi interservices seront mises en place dans chaque commune, afin de centraliser les plaintes et de planifier des opérations régulières de dépollution urbaine.
Le gouverneur a également demandé aux responsables locaux de remonter chaque semaine l’état d’avancement des opérations.
Mobilisation des recettes pour financer les infrastructures routières
Au-delà de l’ordre public, Daniel Bumba a rappelé l’importance de mobiliser les recettes locales pour financer la construction et la réhabilitation des routes :
« Libérer les voies c’est bien, mais il faut aussi entretenir et aménager ».
Les bourgmestres et chefs de quartiers devront intensifier la collecte des taxes municipales et veiller à une gestion transparente de ces fonds. L’objectif est de donner à Kinshasa les moyens d’investir dans des chantiers d’envergure, garantissant une circulation fluide sur le long terme.
Avec « Balabala eza wenze te », cette volonté politique pourrait se traduire par des rues dégagées et une ville apaisée, à l’image des ambitions affichées par l’autorité provinciale.
Lydia Mangala


