Le Ministre d’État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Guillaume Ngefa, a poursuivi, le lundi 20 octobre 2025, sa tournée d’inspection dans plusieurs juridictions et lieux de détention de la ville-province de Kinshasa.
L’objectif de cette inspection était d’évaluer les réalités du terrain et s’assurer de la mise en œuvre effective de la politique gouvernementale d’humanisation du système carcéral et de redynamisation de la justice congolaise.
Cette descente a conduit le Ministre successivement au TGI de Kinshasa-Kinkole, au TGI de Ndjili, au Parquet près le TGI de Matete, au Tribunal de Paix de Matete, ainsi qu’au TGI de Matete.
Des conditions de travail précaires à Kinshasa-Kinkole
La première étape de la tournée était au Tribunal de Grande Instance de Kinshasa-Kinkole.
Accueilli par le Procureur Paka Mabiala et la Présidente Dédé Kibala Musiteme, le Ministre d’État a visité les bureaux du TGI, du TRIPAIX et du Parquet de Grande Instance.
Il y a constaté des conditions de travail particulièrement difficiles avec des bureaux exigus, une absence d’électricité, un manque d’archivage et des dossiers entassés faute d’espace.
Au cachot « Amigo » et sur le chantier des nouveaux locaux initié par le Procureur, le Ministre a salué la détermination du personnel judiciaire malgré les obstacles.
Les responsables locaux ont qualifié cette visite d’historique et encourageante, témoignant, selon eux, de la volonté du Gouvernement de rapprocher la justice du citoyen.
À Ndjili, un appel à l’amélioration des infrastructures
Poursuivant sa tournée, Guillaume Ngefa s’est rendu au Tribunal de grande instance de Ndjili, accueilli par la Présidente Marthe Fikilini Kankolongo.
Après avoir inspecté les bureaux des magistrats, le Tribunal pour enfants et le cachot Amigo, il a pris note des difficultés structurelles persistantes.
Marthe Fikilini a plaidé pour une amélioration urgente des infrastructures judiciaires, saluant la démarche d’un Ministre proche du terrain et conscient des réalités.
Elle a souligné que avant de fustiger la magistrature, il faut d’abord comprendre les conditions dans lesquelles travaillent les magistrats.
Très attentif, le Ministre de la Justice a échangé directement avec plusieurs détenus, notamment dans le tribunal pour enfants, où les conditions d’accueil des mineurs l’ont particulièrement touché.
À Matete, des magistrats déterminés malgré les obstacles
Au TGI de Matete, le Président Samy Samutondi a salué une initiative courageuse d’un Ministre désireux de voir par lui-même la réalité du terrain.
Il a évoqué les problèmes d’exiguïté, de manque de matériel et de frais de fonctionnement, tout en rappelant la volonté des magistrats intègres et non corruptibles de redorer l’image de la justice congolaise.
Même constat au Tribunal de Paix de Matete, où le Président du tribunal a encouragé la démarche du Ministre à l’écoute des réalités du terrain, soulignant l’importance de la lutte contre la corruption et de la responsabilité partagée entre tous les acteurs judiciaires.
« Les justiciables doivent continuer à faire confiance à la justice nationale », a-t-il insisté.
Un nouveau cachot pour femmes inauguré au Parquet de Matete
La dernière étape de la tournée a conduit le Ministre au Parquet près le TGI de Matete, où il a inauguré un nouveau cachot pour femmes.
Le Procureur de la République Henri Bilolo Bilolo a salué cette initiative, estimant qu’elle permet de mieux comprendre la réalité du travail des magistrats.
Les discussions ont porté sur la nécessité de renforcer les moyens de fonctionnement pour appliquer efficacement la vision du Chef de l’État en faveur d’une justice crédible et accessible à tous.
Constat alarmant et engagement renouvelé
À l’issue de cette tournée, le ministre Guillaume Ngefa a partagé sur son compte X (ancien Twitter) un constat alarmant :
« Dans des locaux de moins de 20 m², jusqu’à dix magistrats partagent l’espace, parfois sans portes ni fenêtres. Comment rendre une justice équitable dans ces conditions ? », s’est-il interrogé.
Il a néanmoins réaffirmé son engagement à accompagner les juridictions dans leurs efforts d’amélioration, tout en encourageant les magistrats à poursuivre leur mission avec rigueur, discipline et sens du service public.
Lydia Mangala


