Dans la soirée du 09 mars 2025, aux abords du camp Mimosas, dans la commune de Ngaliema, Moïse Masivi, jeune photographe et serviteur de Dieu, a été abattu froidement par un élément de la Garde Républicaine.
Son crime ? Ne pas avoir 15 000 francs congolais à offrir à un militaire en état d’ivresse. Trois balles ont fauché sa vie. Une bavure de plus, un drame de trop.
Une exécution sommaire pour une somme dérisoire
Il était environ 21 heures lorsque Moïse Masivi, revenant d’un culte à l’Église Plein Évangile de Kitambo, s’est retrouvé face à un militaire de la Garde Républicaine.
Selon plusieurs témoignages concordants, l’homme en uniforme, probablement en patrouille ou affecté à la surveillance d’une autorité, aurait exigé une somme de 15 000 FC (environ 5 USD). Moïse, qui n’avait pas cet argent sur lui, a refusé de s’exécuter.
Pris de colère, le militaire a alors sorti son arme et tiré à bout portant. Trois balles. Une exécution en pleine rue. La victime n’a eu aucune chance.
« Nous étions là, témoigne une amie de Moïse. Nous n’avions que nos larmes pour pleurer. »
Après avoir commis l’irréparable, le soldat a pris la fuite, laissant derrière lui le corps inerte d’un jeune homme de 24 ans, passionné par la photographie et profondément impliqué dans sa communauté religieuse.
Un crime symptomatique d’un malaise sécuritaire profond
Ce drame met en lumière plusieurs failles béantes dans la gestion sécuritaire de la capitale congolaise.
À Kinshasa, la circulation incontrôlée des armes, l’indiscipline dans les rangs des forces de défense et la recrudescence du racket des citoyens par des hommes en uniforme sont devenues une menace quotidienne.
Le cas de Moïse Masivi n’est pas isolé. De nombreux jeunes, en particulier dans les quartiers populaires, subissent ces abus répétés de la part de militaires et policiers en errance, souvent livrés à eux-mêmes, mal payés et en quête de ressources illégales.
L’indignation est d’autant plus grande que ces actes restent largement impunis. Certes, des arrestations sont parfois annoncées, mais les familles des victimes peinent à obtenir justice. Le plus souvent, ces affaires finissent noyées dans les méandres de l’administration judiciaire.
Un suspect arrêté, un autre toujours en fuite
Selon des sources judiciaires, l’auteur présumé du meurtre a été capturé. Cependant, son complice, un autre élément de la Garde Républicaine impliqué dans cette tentative de racket, est toujours en fuite. Une enquête est en cours, promettent les autorités.
Mais pour la famille de Moïse, pour ses amis, pour tous ceux qui dénoncent cette culture de l’impunité, une simple arrestation ne suffit pas. Ils réclament un procès exemplaire, une condamnation ferme, et surtout, des réformes profondes pour mettre un terme à ces dérives meurtrières.
Une colère populaire qui gronde
Depuis l’annonce de la tragédie, les réseaux sociaux se sont embrasés. Les hashtags #JusticePourMoïse et #StopÀL’Impunité inondent la toile.
Des voix s’élèvent pour exiger une prise de responsabilité des autorités sécuritaires et judiciaires.
L’affaire Masivi sera-t-elle le déclic qui poussera enfin à une refonte de la gouvernance sécuritaire en RDC ?
Rien n’est moins sûr.
Lydia Mangala


