L’absence d’affichage des prix sur les différents produits alimentaires dans les lieux commerciaux de la République démocratique du Congo a un impact négatif sur le taux de l’impôt sur les bénéfices et sur le budget des consommateurs. Déplorant cette mauvaise pratique de vente, M. Patrice Musoko, expert en protection des consommateurs et président de l’Association des consommateurs de produits vivriers (Ascovi), a partagé son point de vue.
« L’absence d’affichage des prix des produits alimentaires peut avoir des conséquences négatives sur l’économie nationale, notamment en ce qui concerne le taux d’imposition sur les bénéfices et le budget des consommateurs », a-t-il déclaré.
D’après l’expert, ce manque d’affichage rend difficile le contrôle économique sur le marché, la marge bénéficiaire des opérateurs économiques et le taux de l’impôt sur les bénéfices. Au-delà de l’impact négatif sur l’économie nationale, cela affecte également le consommateur. Il a souligné que les consommateurs ont besoin de connaître les prix des produits alimentaires pour leur permettre de faire des choix éclairés, en fonction de leur pouvoir d’achat, afin de respecter leur budget de consommation.
« Cette pratique de cacher les prix peut facilement mener à la spéculation sur les prix des marchandises et à la rétention des produits alimentaires », ajoute-t-il.
M. Patrice Musoko a expliqué que le manque d’affichage des prix cause également une absence de transparence et de traçabilité, ce qui encourage la production de fausses factures et des calculs qui ne reflètent pas la réalité. Il a attesté que ce système ne favorise pas l’élaboration de statistiques fiables sur l’évolution des prix, ce qui complique le choix des domaines d’intervention pour les investisseurs dans le pays.
Recommandations au pouvoir public

De surcroît, l’expert a recommandé au pouvoir public, par l’intermédiaire des inspecteurs économiques, d’exiger l’affichage des prix des produits alimentaires dans tous les magasins.
« L’affichage des prix des différents produits est une recommandation essentielle en matière de législation économique dans notre pays », a-t-il indiqué.
De nombreux vendeurs congolais, en particulier à Kinshasa, ont pris l’habitude de ne pas afficher les prix des produits exposés dans certains points de vente, une attitude jugée négative tant pour les acheteurs que pour le commerce et l’économie nationale. Face à cette situation, il invite les acheteurs et les consommateurs à toujours demander une facture de paiement, qui devrait être une obligation après chaque achat sur le marché congolais.
Ben Mandjolo


