À Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Équateur, dans l’ouest de la République démocratique du Congo (RDC), le phénomène dit « Banque Lambert », communément appelé « Ikotama », a été déploré par les fonctionnaires de l’Etat, lors d’un entretien.
« L’espoir d’un équilibre financier n’existe plus. L’idée d’épargner est remplacée par le souci de rembourser », a faire entendre Mme Anita Bosulu, cheffe de bureau dans la commune de Wangata.
Tout en témoignant que :
« pour le moment, je suis hors mariage. Mon mari m’a répudiée à cause des dettes qui ont entraîné un climat d’humiliation dans le foyer. J’ai une dette à rembourser qui équivaut à dix fois mon salaire ».
Le recours permanent aux dettes s’explique pour certains fonctionnaires par le retard de paiement des agents de l’État et l’insuffisance salariale.
« La situation salariale est précaire et ne permet pas de couvrir tous nos besoins. La scolarisation, les frais académiques, les frais hospitaliers et la restauration ne peuvent pas être garantis par notre seule rémunération mensuelle. De plus, il y a souvent des retards de paiement, surtout pour les agents de la fonction publique. La dette dite Ikotama est devenue une source pour couvrir nos insuffisances financières », a éclairé Stany Boika, chauffeur à l’Office national du transport.
Le phénomène « Ikotama » s’avèrent être une réalité qui a plongé de plusieurs parents dans une vie sans avancement. Le surendettement est à l’origine de divers problèmes sociaux comme l’humiliation, l’emprisonnement et l’irresponsabilité.
À souligner que plusieurs agents engagés dans cette pratique sont rémunérés mensuellement par leurs créanciers, qui s’occupent ensuite des retraits de salaires auprès des banques. À Mbandaka, un emprunt de 100.000 FC entraîne un remboursement de 50 %, soit 150.000 FC.
Ben Mandjolo


