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Malgré la suspension de toute manifestation annoncée par le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, la veille, des étudiants de l’Institut Supérieur des Techniques Appliquées (ISTA) ont investi les rues de la commune de Barumbu ce mercredi 29 janvier 2025. Leur marche, dirigée vers le centre-ville, traduit une colère grandissante face à l’agression du M23 soutenue par le Rwanda, ainsi qu’à l’inaction de la communauté internationale.
Alors que les autorités tentaient de restaurer le calme après les violences et pillages survenus la veille, ces étudiants ont tenu à faire entendre leur voix. Leur détermination reflète une frustration partagée par de nombreux Congolais, exacerbée par la prise de plusieurs localités du Nord-Kivu par les rebelles et le sentiment d’abandon de la population de l’Est.
La mobilisation de ce matin s’inscrit dans un contexte de tension extrême. Mardi, une vague de protestations avait secoué la capitale, paralysant plusieurs quartiers et donnant lieu à des scènes de vandalisme. Des entreprises congolaises, comme Africell et plusieurs supermarchés, ont été pillées sous prétexte de liens économiques avec le Rwanda. Des ambassades, dont celles de la France, des États-Unis, de l’Ouganda, du Rwanda et de la Belgique, ont également été prises pour cible, témoignant d’une exaspération croissante face au mutisme des grandes puissances.
Pendant ce temps, sur le terrain, les combats entre les Forces armées congolaises, appuyées par les miliciens Wazalendo, et les rebelles du M23 se poursuivent, notamment autour de Goma. La situation humanitaire s’aggrave, avec des milliers de civils contraints à l’exil.
Face à cette montée des tensions, les autorités congolaises appellent à l’apaisement. Cependant, tant que l’Est du pays restera sous la menace, l’indignation populaire, déjà bien palpable à Kinshasa, risque de continuer à s’exprimer sous différentes formes.
Lydia Mangala

