Le 8 février 2025, lors d’un sommet commun à Dar es Salaam, en Tanzanie, les chefs d’État et de gouvernement des Communautés de développement de l’Afrique australe et de l’Afrique de l’Est se sont réunis pour faire le point sur la restauration de la paix et de la sécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo. Co-présidés par Emmerson Dambudzo Mnangagwa, président du Zimbabwe et Chairperson de la SADC, et William Samoei Ruto, président du Kenya et Chairperson de l’EAC, les dirigeants ont confirmé leur détermination à résoudre la crise qui fragilise la région.
Au cours de ce sommet, une décision stratégique majeure a été adoptée : la nomination de facilitateurs expérimentés pour piloter le processus de paix conjoint, qui fusionne désormais les initiatives de Luanda et de Nairobi. Ainsi, Uhuru Muigai Kenyatta, ancien président du Kenya, Olusegun Obasanjo, ancien président de la République fédérale du Nigeria, et Hailemariam Desalegn Boshe, ancien Premier ministre de l’Éthiopie, ont été désignés comme facilitateurs du processus EAC-SADC en vue de restaurer la paix dans l’Est de la RDC. Cette nomination, symbolisant l’engagement des deux blocs régionaux, vise à tirer parti de l’expérience et du leadership de ces figures politiques de renom pour instaurer un dialogue constructif dans une zone en proie à l’instabilité.
Parallèlement, des réunions préparatoires ont été organisées par les chefs d’État-major des forces de défense des pays membres de l’EAC à Nairobi et, de leur côté, par ceux de la SADC à Dar es Salaam, le 21 février 2025.
Ces rencontres, précédées de deux jours de discussions intensives par le groupe de travail des experts en défense de l’EAC, ont abouti à l’élaboration de directives claires pour faire face à la situation en RDC. Parmi ces directives figuraient l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, la fourniture d’une assistance humanitaire, l’ouverture des principales voies d’approvisionnement, ainsi que la mise en place d’un plan de sécurisation pour la ville de Goma et ses environs, avec la réouverture immédiate de l’aéroport de Goma.
Dans le prolongement de ces consultations, une réunion conjointe des chefs d’État-major des forces de défense de l’EAC et de la SADC est prévue pour le 24 février 2025 à Dar es Salaam, suivie d’une rencontre ministérielle conjointe le 28 février 2025. Ces réunions devraient permettre de finaliser les détails du cessez-le-feu et de consolider l’approche commune adoptée par les deux blocs régionaux pour mettre fin aux hostilités dans l’Est de la RDC.
Le communiqué issu de ce processus appelle l’ensemble des acteurs à observer scrupuleusement le cessez-le-feu instauré lors du sommet, exhortant spécifiquement le groupe M23 ainsi que tous les autres acteurs armés à cesser immédiatement toute avancée sur le territoire congolais. Par cette démarche, le processus conjoint EAC-SADC affirme son engagement total en faveur de la paix et de la sécurité dans une région qui connaît depuis trop longtemps des violences dévastatrices.
Ce processus de dialogue et de concertation représente un tournant important pour la résolution de la crise en RDC. En désignant des facilitateurs de premier plan et en orchestrant des consultations à plusieurs niveaux, l’EAC et la SADC démontrent leur volonté de mettre fin à l’instabilité qui menace non seulement la RDC, mais aussi la stabilité régionale. Le monde observe désormais si cette mobilisation coordonnée pourra enfin conduire à une paix durable dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Lydia Mangala


