Face à une montée inquiétante des vols à main armée dans la capitale congolaise, le président Félix Tshisekedi a présenté, lors du 47ème conseil des ministres tenu le vendredi 6 juin 2025, un plan en six volets pour restaurer la sécurité à Kinshasa.
Renforcement des patrouilles, opérations spéciales et répression accrue viennent compléter l’opération Ndobo et inaugurer une nouvelle ère de poursuites publiques censées dissuader les malfaiteurs.
Une réponse globale à un phénomène multiforme
La flambée des braquages et agressions armées ne se limite pas à quelques artères : elle touche quartiers résidentiels, axes commerciaux et transports publics.
Le président a donc préconisé une approche holistique : multiplier les patrouilles, augmenter les effectifs policiers et militaires sur le terrain, et cibler en priorité les heures de pointe et les « points noirs » identifiés par la population et les services de renseignement.
En intensifiant la présence des forces de l’ordre dans les zones sensibles, l’objectif est double : prévenir l’action des bandits et rassurer les citoyens, dont le sentiment d’insécurité pèse sur l’économie locale et le climat social.
L’opération Ndobo : un marqueur de l’engagement présidentiel
Lancée il y a quelques mois, l’opération Ndobo, qui signifie a déjà permis plusieurs interpellations spectaculaires.
Le président a annoncé sa prolongation et son renforcement, notamment par des embuscades planifiées autour des gares routières et des grands carrefours urbains, ainsi que par des contrôles inopinés de véhicules et de deux-roues.
Cette offensive ciblée entend obtenir des résultats rapides pour couper les réseaux de ravitaillement en armes et en véhicules volés.
Durcir la répression et exhiber l’exemplarité
Au-delà du terrain, l’État veut frapper les esprits. Le renforcement des poursuites judiciaires, associé à l’organisation de procès publics, vise à montrer que la justice est aussi armée contre le banditisme.
Transférer les condamnés hors de leur territoire d’origine doit prévenir toute tentative de reconstitution de réseaux criminels.
Cette dimension symbolique entend renforcer l’effet dissuasif des sanctions, dans un contexte où l’impunité était souvent perçue comme le terreau même du crime organisé.
Enjeux et perspectives : entre aspirations et défis opérationnels
Si le plan présidentiel couvre l’essentiel des leviers notamment la prévention, la répression, la dissuasion, son efficacité dépendra de plusieurs facteurs comme la qualité du renseignement, la coordination entre police et armée, mais aussi la formation disciplinaire des forces de l’ordre pour éviter les dérives.
Par ailleurs, la réinstallation rapide des effectifs sur le terrain nécessitera des ressources matérielles et logistiques importantes.
Enfin, l’implication de la société civile et des associations de quartiers sera importante pour renouer la confiance entre citoyens et autorités.
Seule une synergie permanente permettra de repérer, signaler et neutraliser les menaces de manière durable.
Si les mesures annoncées traduisent une prise de conscience au plus haut niveau, leur réussite exigera un pilotage rigoureux, une transparence sur les résultats obtenus et une mobilisation collective pour transformer le sentiment d’insécurité en un retour tangible de la tranquillité publique.
Lydia Mangala


