La capitale angolaise a reçu hier lundi 18 février le président Félix Tshisekedi pour une visite de travail auprès de son homologue João Lourenço. Au cœur des échanges, la situation sécuritaire qui se dégrade dans l’Est de la RDC, marquée par l’occupation de Goma par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
Cette rencontre, initiée dans l’urgence, s’inscrit dans la continuité des tractations amorcées lors du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, tenu à Addis-Abeba la semaine dernière. D’après les autorités angolaises, il était question d’évaluer l’évolution de la situation et de déterminer les mesures à envisager pour stopper l’avancée des rebelles dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
João Lourenço, médiateur désigné par l’UA et désormais président tournant de l’organisation panafricaine jusqu’en 2026, se retrouve au cœur d’une mission délicate : trouver un terrain d’entente entre Kinshasa et Kigali, alors que les appels internationaux au cessez-le-feu restent lettre morte sur le terrain.
Le ministre angolais des Affaires étrangères, Tete António, a indiqué que cette réunion de travail visait à clarifier les prochaines étapes, dans la foulée des discussions engagées à Addis-Abeba. Les divergences autour du rôle joué par le Rwanda, pointé du doigt pour son soutien au M23, compliquent la tâche du médiateur.
À l’issue de cette visite-éclair, la situation militaire demeure inchangée. Les rebelles conservent leurs positions, tandis que les autorités congolaises continuent de solliciter un appui plus ferme de la communauté internationale. Les yeux sont désormais rivés sur l’Angola, dont la diplomatie aura fort à faire pour concilier les différentes parties et éviter l’enlisement du conflit.
Dans l’immédiat, la rencontre de Luanda aura surtout servi à maintenir le fil du dialogue. Reste à savoir si cette dynamique se concrétisera en mesures concrètes sur le terrain, où les civils paient déjà le prix de l’instabilité, dans l’attente d’un véritable accord de paix.
Lydia Mangala


