Lors d’une session tendue du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, la Première Ministre de la République démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, a livré un discours d’une rare intensité. Dans une allocution qui a rapidement fait vibrer les fondements mêmes de l’UA, elle a exprimé avec une force inébranlable les préoccupations de son pays face à l’agression rwandaise, provoquant ainsi une onde de choc au sein de l’assemblée.
« Car l’heure est grave. Ce Conseil ne se réunit pas pour un simple différend diplomatique. Nous sommes ici parce qu’un État membre de notre Union, le Rwanda, a violé les principes fondamentaux de la charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’Union Africaine », a déclaré Judith Suminwa avec une clarté implacable.
Ces mots résonnaient comme un appel à la responsabilité collective et une exigence de respect pour la souveraineté de la RDC.
Poursuivant son intervention, elle a évoqué l’occupation illégale des territoires congolais, soulignant que
« l’occupation illégale des territoires congolais par les troupes rwandaises, sous couvert du groupe terroriste M23, constitue un acte de guerre et une menace pour la stabilité de toute la région », dit-elle.
Ce constat poignant a mis en lumière la profonde détresse humanitaire qui ronge les populations locales, victime d’un conflit qui se prolonge et s’intensifie.
Les propos de la Cheffe du Gouvernement n’ont pas laissé indifférent.
Son affirmation selon laquelle « ce groupe (le M23) continue d’opérer avec le soutien d’un État membre, en toute impunité » a fait vaciller le président rwandais Paul Kagame, dont l’inconfort était palpable. Acculé par la force des vérités exposées, il n’a eu d’autre choix que de quitter la séance, symbolisant ainsi le désarroi d’un dirigeant confronté à des accusations accablantes.
Judith Suminwa n’a pas hésité à étendre ses critiques en accusant le Rwanda d’alimenter une nouvelle rébellion, l’AFC, destinée à renverser le Gouvernement congolais.
« Ce n’est pas seulement la souveraineté de la RDC qui est en jeu. C’est le fondement même de notre Union et son engagement à protéger les États africains contre toute tentative de prise de pouvoir par les armes », a-t-elle affirmé.
Ces mots, porteurs d’un avertissement solennel, interpellent l’ensemble du continent sur les dérives qui pourraient compromettre l’unité et la stabilité africaine.
Face à ce qu’elle perçoit comme une inaction préoccupante des autres États membres de l’UA, la Première Ministre a lancé un cri d’alarme pour une réponse décisive : « Le Conseil doit agir avec fermeté », a-t-elle martelé.
Son plaidoyer, nourri par l’indignation face aux souffrances des civils, enfants arrachés à leurs familles, femmes victimes de violences insoutenables, appelle à une mobilisation urgente pour mettre fin à l’impasse humanitaire qui gangrène la région.
La voix de Judith Suminwa Tuluka a ainsi transcendé le cadre habituel des débats diplomatiques pour devenir le symbole d’un engagement inébranlable en faveur de la justice et de la paix. Son discours, empreint d’une intensité rare, place au cœur des préoccupations de l’Union Africaine les enjeux sécuritaires et humanitaires qui affectent la RDC, tout en appelant à une unité indispensable pour contrer les agressions extérieures. Ce moment historique reste gravé comme un rappel que la protection de la souveraineté et de la dignité humaine doit être la priorité de tous les États africains.
Lydia Mangala


